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Laurent Wauquiez

Famille et études

Il est issu d'une famille d'industriels installée dans la région de Tourcoing, créateurs d'une tannerie en 1895, reconvertie en chantier naval en 1965 à la suite du déclin de l'industrie du textile. Il est le fils de Philippe Wauquiez, ancien directeur d'Indosuez Scandinavie et gérant d'une société de conseil en investissement, et d’Éliane Wauquiez-Motte, actuel maire du Chambon-sur-Lignon.

Après des études secondaires au collège Victor-Duruy (Paris), au lycée Louis-le-Grand et au lycée Henri-IV (Paris), il entre en 1994 à l'École normale supérieure. Il y poursuit des études d'histoire, soutient un mémoire de maîtrise sur Le Flambeau des “Mille et une nuits” et l'Orient des Lumières, 1704-1798, sous la direction du professeur Daniel Rivet[réf. souhaitée], avant d'être reçu premier à l'agrégation d'histoire.

Diplômé par la suite de l'Institut d'études politiques de Paris, titulaire d'un DEA de droit public, il choisit finalement l'École nationale d'administration (major de la promotion Mandela).

Durant ses études, il affiche une sensibilité de gauche, de type social-démocrate.

Débuts politiques

Repéré par Jacques Barrot, ministre des Affaires sociales de 1995 à 1997, il effectue un stage en juin 1997. Jacques Barrot le prend ensuite comme suppléant lors des élections législatives de 2002.

Au début des années 2000, il séjourne plusieurs mois en Égypte et travaille à l’ambassade de France au Caire. Parallèlement, il donne des cours de français au sein de l'association de sœur Emmanuelle (le journal Le Monde émet des doutes quant à la véracité de cet épisode).

À sa sortie de l'ENA en mars 2001 comme major de promotion, il effectue une mission en Corse, puis intègre le Conseil d'État : il est nommé auditeur en 2001, puis rapporteur près la commission spéciale de cassation des pensions la même année, maître des requêtes en 2004.

Il participe à la mission sur la laïcité sous la direction de Bernard Stasi.

2004-2007 : député de la Haute-Loire

En juillet 2004, après la nomination de Jacques Barrot au poste de commissaire européen et la démission de son mandat, il brigue sa succession à l'élection partielle qui suit. Il est élu, à 29 ans et avec 62,38 % des voix, député UMP de la 1re circonscription de la Haute-Loire, près de là où sa mère possède une résidence secondaire. Il devient le benjamin de l'Assemblée nationale française.

Le ministre de l'Éducation nationale d'alors, François Fillon, lui commande un rapport visant à proposer une réforme du système d'attribution des bourses d'études scolaires « afin de relancer l'ascenseur social ». Il propose la création d'aides et la généralisation des bourses.

En 2005, il soutient le traité de Rome soumis à référendum. Dix ans plus tard, il indique avoir changé d'avis en ayant « vu les ravages provoqués par l'idéologie de la concurrence ».

À l'automne 2005, il rejoint Nicolas Sarkozy et est nommé secrétaire national auprès du secrétaire général délégué de l'Union pour un mouvement populaire, Brice Hortefeux, dont il est un proche, notamment en raison de leur implantation politique commune en région Auvergne. À la rentrée 2006, il sort un livre Un Huron à l'Assemblée nationale. Il y raconte son parcours de jeune député et entend dénoncer les absurdités de la vie politique française. C'est le début de sa notoriété médiatique.

2007-2008 : porte-parole du gouvernement

En juin 2007, il est de nouveau candidat dans la Haute-Loire et est réélu député. Le 19 juin 2007, à 32 ans, il est nommé secrétaire d'État, porte-parole du second gouvernement Fillon en remplacement de Christine Albanel, avec l'intention revendiquée de moderniser la communication gouvernementale et de « rester un citoyen comme les autres ». Il construit dès lors une communication institutionnelle marquée par un caractère informel, dont participent les retransmissions télévisuelles de la conférence du Conseil des ministres.

Lors des élections municipales de 2008, il se présente dans la ville du Puy-en-Velay, dirigée par la gauche depuis 2001, et la liste qu'il dirige est élue. Dès sa prise de fonction le 14 mars, il énonce ses priorités.

2008-2010 : secrétaire d'État chargé de l'Emploi

Le 18 mars 2008, à la faveur d'un remaniement qui fait suite aux municipales, il est nommé secrétaire d'État chargé de l'Emploi auprès de Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi. Ses premiers chantiers sont alors la réforme de l'assurance chômage, le nouveau service public de l'emploi, le plan pour l'emploi des seniors et la réforme de la formation professionnelle. Ces chantiers consistent à mettre en œuvre les engagements de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 :

la création d’un Service public de l'emploi : en janvier 2009 est créé Pôle emploi, issu de la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC l’agrément en 2008 d’une nouvelle convention d’assurance chômage, qui permet à 100 000 personnes supplémentaires de bénéficier d’une indemnisation ; la réforme de la formation professionnelle : la loi du 24 novembre 2009 permet d’orienter les moyens de la formation vers ceux qui en ont le plus besoin, en faisant de l'alternance « le pilier de la politique de formation en France » (avec l’objectif annoncé d’« un jeune sur cinq » formé en alternance d’ici 2015) ; l’offre raisonnable d’emploi, qui veille à un juste équilibre des droits et devoirs des demandeurs d’emploi : un projet de loi adopté en août 2008 par l’Assemblée.

En 2008, il crée son propre parti politique, Nouvel oxygène. Cette formation attire l'attention sur elle en juillet 2010, lorsque les médias font état d'une rencontre ayant eu lieu à Londres, le 28 juin 2010, et au cours de laquelle Laurent Wauquiez aurait sollicité des fonds pour son micro-parti auprès d'investisseurs français.

Laurent Wauquiez devient conseiller politique de l'UMP en mars 2009. Il est dès lors chargé, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, de la préparation du projet UMP pour 2012. À la fin de l'année 2010, il est remplacé par Bruno Le Maire, après l'arrivée de Jean-François Copé à la tête du parti.

En 2010, Laurent Wauquiez lance « La Droite sociale », un club de réflexion qui rassemble une cinquantaine de parlementaires et qui a pour double ambition de faire entendre la sensibilité sociale au sein de la droite et de remettre les classes moyennes au centre des politiques publiques. Trois pistes seront évoquées au lancement de ce club de réflexion : la mise à disposition de bourses pour ces classes dans l'enseignement supérieur, l’amélioration de l'accès au foncier et la remise en question des niches fiscales.

2010-2011 : ministre chargé des Affaires européennes

Le 14 novembre 2010, il devient ministre auprès de la ministre d'État, ministre des Affaires étrangères et européennes, Michèle Alliot-Marie, chargé des Affaires européennes, dans le cadre de la formation du gouvernement Fillon III, ainsi que le nouveau benjamin du gouvernement.

Le 8 mai 2011, sur BFM TV il dénonce les « dérives de l'assistanat » qu'il considère être « le cancer de la société française ». Il annonce que le collectif parlementaire « La Droite sociale » a l'intention de déposer trois propositions de loi pour l'instauration de cinq heures de « service social » par semaine pour les allocataires du revenu de solidarité active (RSA), le plafonnement du cumul des minima sociaux à 75 % du montant du SMIC et d'une durée minimum de cinq ans pour que les étrangers puissent prétendre à ce revenu. Ces propositions, qui divisent la majorité présidentielle et lui valent un recadrage de la part de François Fillon et de Nicolas Sarkozy, qui lui reprochent d'être intervenu hors de son domaine ministériel, sont finalement reprises en partie par l'UMP lors d'une convention sur la justice sociale. Au cours de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, en particulier après le score important réalisé par l'extrême droite lors du premier tour de cette élection, ces thèmes, inspirés notamment par le conseiller Patrick Buisson, sont repris par Nicolas Sarkozy.

2011-2012 : ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

À la suite de la désignation de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI) le 28 juin 2011, et du remaniement ministériel qui s'ensuit, il est nommé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Il succède à Valérie Pécresse.

Il a plaidé pour un « protectionnisme moderne » au niveau européen, consistant par exemple à n'ouvrir les marchés publics européens que sous condition de réciprocité, et à appliquer des mesures antidumping contre les pays ne remplissant pas des critères suffisants en matière sociale et environnementale. Ces positions ont rencontré l'hostilité du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé[réf. insuffisante].

Il détaille, dans ses interventions, le positionnement politique de son club de réflexion, Droite sociale, en proposant par exemple de « réserver une partie des logements sociaux à ceux qui travaillent ».

En 2012, il s'engage sur le dossier Lejaby d'Yssingeaux (Haute-Loire). Il annonce le 27 janvier la reprise du site par un maroquinier originaire d'Yssingeaux, qui dirige une entreprise en Auvergne.

2012-2015 : retour à la députation et ascension à l'UMP

Après avoir renoncé à ses indemnités d'ancien ministre, il est réélu député lors du deuxième tour des élections législatives de 2012 avec 63,95 % des voix face au candidat socialiste dissident. Lors du congrès de l’UMP de novembre 2012, qui voit s'organiser l’élection d’un président pour le parti, il figure sur le ticket de François Fillon pour occuper le poste de vice-président. Ce dernier est néanmoins battu par Jean-François Copé et le poste est attribué au député Luc Chatel. Néanmoins, après la contestation du scrutin et la crise qui s’ensuit au sein du parti, un accord est trouvé en janvier 2013 ; Laurent Wauquiez devient alors vice-président de l’UMP et Luc Chatel vice-président délégué. Six nouveaux vice-présidents (trois pro-Copé ; trois pro-Fillon) sont également nommés. Son mouvement, la Droite sociale, recueille 21,69 % des voix des adhérents UMP.

En 2013, il a joué sur le plan politique et notamment au sein du parlement, un rôle de premier plan pour s'opposer au projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels,,, déclarant après le vote de la loi « qu’il ne procèderait pas à un mariage homosexuel » et qu’il « faut revenir totalement sur la loi instaurant le mariage pour tous ».

Dans son ouvrage Europe : il faut tout changer sorti en 2014 peu avant les élections européennes, il prône la sortie de Schengen et une Europe resserrée à six membres, proposition condamnée par le président de l’UMP Jean-François Copé,.

En 2014, la liste qu'il conduit au Puy-en-Velay l'emporte dès le premier tour, avec 69,78 % des voix, ce qui lui permet d'être réélu maire.

Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP fin 2014, il devient secrétaire général de l'UMP, no 3 du parti.

Après avoir critiqué le bilan du quinquennat et la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, Laurent Wauquiez fait finalement le choix de soutenir l'ancien président dans sa prise du parti en 2014 et dans sa probable candidature à la primaire de 2016. Ces revirements de stratégie isolent le secrétaire général de l'UMP au sein de son parti, où il est surnommé « Tueur », « Judas », « narcissique obsessionnel » ou « Laval au petit pied ». Chantal Jouanno, chef de file de l'UDI en Île-de-France et soutien de Valérie Pécresse lors de l'élection régionale de 2015, a plusieurs fois répété qu'elle aurait refusé de faire campagne pour Laurent Wauquiez.

En mai 2015, il est condamné par la cour d’appel de Versailles à 500 € d’amende et 4 500 € de frais d’avocat et dommages et intérêts pour diffamation envers l’ancien maire PS de Clamart Philippe Kaltenbach.

Le 2 juin 2015, il est nommé secrétaire général du nouveau mouvement Les Républicains. Le 15 décembre, il remplace Nathalie Kosciusko-Morizet comme vice-président de Les Républicains.

Depuis 2016 : président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes

Le 5 février 2015, il est désigné candidat de l'UMP pour l'élection régionale de décembre 2015 en Auvergne-Rhône-Alpes. Il est préféré à l'ancien commissaire européen Michel Barnier.

La liste qu'il conduit l'emporte au second tour en triangulaire avec 40,61 % des voix, contre la liste de gauche menée et par Jean-Jack Queyranne et celle du Front national de Christophe Boudot. Il devient peu de temps après vice-président des Républicains et numéro deux du parti, remplaçant Nathalie Kosciusko-Morizet.

Le 4 janvier 2016, Laurent Wauquiez est élu président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, par 113 voix sur 204 suffrages exprimés. 15 vice-présidents sont ensuite élus, mais avec plusieurs polémiques ; alors que les vice-présidences aux droits des femmes et à la lutte contre les discriminations sont supprimées, une nouvelle est créée sur la « sécurité, partenariats internationaux, chasse et pêche » (les deux dernières n'étant pas des compétences régionales), confiée à Philippe Meunier. Quant à celle de « la solidarité avec l’Auvergne », elle est interprétée comme une marque de mépris pour la ruralité, alors que le département - rural - de l'Ardèche est le seul à ne pas être représenté à l'exécutif. Enfin, bien que paritaire, cet exécutif est des hommes de la 1re à la 8e place, et des femmes de la 9e à la dernière, comme souligné par Caroline De Hass.

À l'issue du conseil municipal du 29 janvier 2016, il cède sa place de maire du Puy-en-Velay à son adjoint aux finances, Michel Chapuis.

Le 28, Laurent Wauquiez annonce lors d'une session du Conseil régional le lancement d’un audit qui permettra de « clarifier » et de « juger en toute transparence » le train de vie des élus précédents (conformément à ses accusations de campagne) et proclame qu'« il faut revenir à quelque chose qui soit intègre et honnête », dénonçant la fureur des élus socialistes, notamment Hervé Saulignac. Laurent Wauquiez annonce 28 M€ d'économies (sur la durée du mandat) en réduisant le nombre de vice-président, de membres de cabinet et de téléphones.

Rapidement, il donne à ses nouvelles fonctions régionales une dimension nationale, et « se pose en concurrent de l'État » : il déclare ainsi qu'« en Auvergne Rhône-Alpes, on ne se laissera pas imposer un plan venu de Paris, ce n'est pas une région lambda, c'est la plus dynamique de France ». Dans un contexte terroriste, lors d'une visite à Moirans le 21 janvier, Laurent Wauquiez annonce vouloir équiper les 322 lycées de Rhône-Alpes-Auvergne de portiques de sécurité (de 20 à 32 M€). Laurent Wauquiez est le seul président de région à boycotter le 2 février 2016 une réunion à Matignon sur la formation des chômeurs, refusant de « participer à une mascarade » et de cautionner l'« assistanat ». Il annonce également qu'il refuserai « des sommes [deux milliards d'euros]destinées à cautionner un plan qui ne consiste qu'à mentir à des demandeurs d'emploi ». « Ce séminaire est un numéro de claquettes suivi d'un déjeuner à l'Elysée avec de belles nappes blanches et du bon vin » déclare-t-il dans une interview, même s'il envoie ensuite le 1er vice-président de la Région Étienne Blanc le représenter.

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