Photo de Rama Yade

Rama Yade

Origines, études et famille

Elle est issue d'un milieu aisé et proche du monde politique sénégalais : sa mère est professeur de lettres et son père, professeur d’histoire et diplomate, fut le bras droit et secrétaire particulier du président Léopold Sédar Senghor. La famille quitte le Sénégal pour la France en 1987, elle a alors 11 ans. D'origine léboue et initialement de confession musulmane, elle est éduquée dans un collège catholique, l'Institution Jeanne-d'Arc de Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Après la séparation de ses parents en 1990, son père rentre au Sénégal, la mère de Rama Yade et ses quatre filles vivent un moment dans des conditions économiques précaires, dans une cité de Colombes (Hauts de Seine). Elle est naturalisée française en 1997,. Rama Yade poursuit ses études en hypokhâgne au lycée Paul-Valéry (Paris) et sort diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris en 2000.

En 2005, elle épouse l'historien Joseph Zimet, alors militant du Parti socialiste et fils du chanteur yiddish Ben Zimet, qui fut conseiller au cabinet du secrétaire d'État Jean-Marie Bockel.

Elle donne naissance à une fille, Jeanne, le 21 mai 2013.

Carrière politiques

Début en politique

Administratrice du Sénat à partir de 2002, elle commence sa carrière à la commission des Affaires sociales de la haute assemblée, où elle est chargée de l'emploi, de la formation professionnelle et de l'Outre-Mer. Elle est ensuite détachée auprès de Jean-Pierre Elkabbach à la Chaîne parlementaire Public Sénat, au début de l'année 2005, qui la nomme directrice adjointe des programmes puis directrice de la communication. Celui-ci devient son « mentor dans les hautes sphères de la droite sarkozyste ».

En 2005, elle rejoint l'Union pour un mouvement populaire. Elle explique que ce ralliement est dû surtout à la personne de Nicolas Sarkozy dont elle déclare admirer le charisme, plus qu'aux valeurs de la droite. Rama Yade mentionne aussi la politique de discrimination positive promue par Sarkozy.

En 2006, elle réintègre les cadres du Sénat comme administratrice au sein du service des collectivités territoriales, où elle est chargée des aspects sociaux de la décentralisation.

Le 6 mars 2006, elle fait partie des douze femmes promues dans les instances de l'UMP, où elle est nommée secrétaire nationale chargée de la francophonie.

Elle apparaît le 14 janvier 2007 lors du congrès d’investiture de Nicolas Sarkozy, où elle s'en prend au parti socialiste, qu'elle accuse de cécité, et aux « prétendues » élites de gauche « sans projet, sans idée, sans vision », qu'elle accuse d'avoir instauré une « République du guichet » en accordant aux enfants de l'immigration « de la pitié au lieu du respect »,.

Durant la campagne présidentielle, elle apparaît lors de meetings de Nicolas Sarkozy, partageant également avec Rachida Dati les faveurs des médias.

Secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme

Le 19 juin 2007, elle est nommée secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'Homme, dans le gouvernement François Fillon II. Benjamine du gouvernement, peu connue, elle est l'un des symboles de la « diversité » promue par Nicolas Sarkozy,.

L'intérêt de son portefeuille ministériel est contesté dès son premier déplacement avec Nicolas Sarkozy, lorsqu'elle ne rencontre pas d'opposants politiques tunisiens, et quand elle est absente de la visite présidentielle en Chine.

Ses relations avec son ministre de tutelle se détériorent rapidement, celui-ci déclarant que la création d'un secrétariat aux droits de l'Homme était une « erreur », et son champ d'action est limité, du fait que la diplomatie française est traditionnellement, dans la Ve République, du domaine réservé du Président.

On lui reproche également à plusieurs reprises son manque de solidarité gouvernementale lors de prises de position contraires à celles de l'UMP. Ainsi, le 6 septembre 2007, sa visite de soutien à des squatteurs dont l'évacuation a été décidée par la justice sur demande de la mairie communiste d'Aubervilliers, lui vaut d'être convoquée le soir même par le Premier ministre. De même, le 10 décembre 2007, elle s'en prend avec virulence à la visite officielle de colonel Kadhafi en France, déclarant qu'il doit « comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort. », après avoir, quelques mois plus tôt, avoué que « certains gestes donnent envie de se laver les mains » pour avoir serré la main du dirigeant libyen à Tripoli, dans le cadre de la médiation relative à l'affaire des infirmières bulgares.

Elle s'investit dans des négociations en République démocratique du Congo contre les viols de masse perpétrés dans la région du Kivu, et s'intéresse aux réfugiés climatiques.

Elle dénonce l'opération au Tchad de l'association l'Arche de Zoé, et propose de mieux encadrer les adoptions. Elle participe au côté de Nicolas Sarkozy au rapatriement en France et en Espagne des journalistes et des membres de l'équipage accompagnant les membres de l'association.

À la demande de Nicolas Sarkozy et de Patrick Devedjian, elle annonce en novembre 2007 sa candidature sur la liste du maire UMP sortant Nicole Goueta lors de l'élection municipale de 2008 de Colombes. Au second tour, le 16 mars 2008, la liste de droite, sur laquelle Rama Yade est en troisième position, est battue par la liste d'union de la gauche menée par Philippe Sarre. Élue conseillère municipale d'opposition, elle est souvent absente des réunions du conseil municipal.

Restée d'abord silencieuse sur l'affrontement israélo-palestinien à Gaza fin 2008-début 2009, puis soutenant l'idée d'une résolution contraignante du Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu, elle s'exprime le 11 janvier en tenant le Hamas pour responsable du déclenchement des hostilités. Selon Hortense Paillard, « elle est notoirement pro-israélienne ».

En février 2009, elle prend la tête des personnalités politiques préférées des Français, avec 60 % de bonnes opinions selon le baromètre Ipsos/Le Point.

Secrétaire d'État chargée des Sports

Son refus d'être tête de liste UMP aux élections européennes en Île-de-France en 2009, pour ne pas devoir quitter le gouvernement, aurait signé sa « disgrâce » auprès de Nicolas Sarkozy,. Mais sa popularité lui permet de rester au gouvernement.

Le 23 juin 2009, elle est nommée secrétaire d'État auprès du ministre de la Santé et des Sports, chargée des Sports, dans le gouvernement François Fillon II.

Elle poursuit ses déclarations médiatiques, craignant un sentiment de coupure entre les appareils politiques et les électeurs à propos des rumeurs d'accession de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD, refusant d'être parachutée dans le Val-d'Oise lors de l'élection régionale plutôt que d'être candidate dans les Hauts-de-Seine, et s'opposant aux arbitrages de sa ministre de tutelle, Roselyne Bachelot, sur le droit à l'image collective (DIC) des sportifs ou reprochant le coût de l'hôtel de l'équipe de France de football lors de la Coupe du Monde en Afrique du Sud alors que le prix de sa chambre est plus élevé.

Pour Le Canard enchaîné, Rama Yade « s'est peu à peu forgé l'image de celle qui dit non à Sarko... mais sans jamais prendre le large ».

Mais, pas plus qu'aux Droits de l'Homme, elle n'est à l'origine de lois notables. Sans rencontrer les grandes fédérations sportives, son effort se porte sur la lutte contre l'homophobie dans le sport, un plan en faveur du bénévolat, la remise du livre vert concernant les partisans des équipes de sports et un plan d'équipements de grands stades et salles. La France obtient début 2010 de la FIFA l'organisation du Championnat d'Europe de football 2016, et présente sa candidature pour accueillir la Ryder Cup (golf).

Elle s'entend difficilement avec son ministre de tutelle, Roselyne Bachelot, qui est en première ligne lors de l'échec de l'équipe de France de football en Afrique du Sud. Le 29 octobre 2010, elle prend ses distances avec le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy.

Elle n'est pas reconduite lors de la formation du troisième gouvernement François Fillon, le 14 novembre 2010. Remplacée par Chantal Jouanno, elle refuse alors le poste de porte-parole de l'UMP.

L'après-gouvernement

Un mois après son départ du gouvernement, le 15 décembre 2010, Rama Yade rejoint le Parti radical de Jean-Louis Borloo, tout en restant à l'UMP.

Le 22 décembre 2010, Rama Yade est nommée par le Conseil des ministres ambassadrice de France auprès de l'UNESCO, en remplacement de Catherine Colonna. Elle démissionne de ce poste le 15 juin 2011. Sa démission sera effective en juillet 2011.

Le 8 avril 2011, elle annonce quitter l'UMP par solidarité avec Jean-Louis Borloo. Elle déclare sur BFM TV : « Il y a eu une fracture avec l'UMP. Je ne me suis plus sentie entendue dans ce mouvement, donc je le quitte ». Elle se dit favorable à une candidature de Jean-Louis Borloo à l'élection présidentielle de 2012.

Rama Yade est radiée des listes électorales de Colombes le 15 décembre 2011, pour irrégularité sur sa domiciliation, puisqu'elle est accusée d'avoir menti sur ce point (un document de la Direction générale des finances publiques démontrerait en effet, qu'elle n'a pas payé ses impôts locaux à Colombes depuis 2009 ce qui ne l'autorise pas à être inscrite sur les listes électorales de la commune). Une enquête est ouverte par le parquet de Nanterre en décembre 2011.

Elle est nommée première vice-présidente du Parti radical lors du Bureau national du 18 octobre 2011. Elle refuse de voter la motion de soutien à Nicolas Sarkozy lors du congrès de son parti du 10 mars 2012, déclarant toutefois vouloir faire gagner la droite. Elle apporte finalement son soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy le 31 mars suivant.

Rama Yade se présente dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine aux élections législatives de 2012 sous l'étiquette du Parti radical, sans le soutien de l'UMP. Elle est éliminée dès le premier tour, après avoir obtenu 13,84 % des voix, derrière le candidat du PS, Sébastien Pietrasanta et le candidat de l'UMP, Manuel Aeschlimann pour lequel elle appelle à voter, malgré les violentes invectives de campagne.

Après cette défaite, elle retrouve, en novembre 2012, son poste d'administratrice du Sénat au sein de la Direction de l’initiative parlementaire et des délégations.

Rama Yade rejoint l'Union des démocrates et indépendants (UDI) lors de la création de cette fédération de partis centristes en octobre 2012 et en est nommée présidente de la commission des investitures. Elle reste aussi au Parti radical.

En octobre 2013, elle se met en congé sans traitement de son poste au Sénat.

En juin 2014, elle est candidate à la présidence du Parti radical, après la démission de Jean-Louis Borloo. Elle est toutefois battue par le maire de Nancy, Laurent Hénart. En septembre 2014, elle dépose une assignation devant le Tribunal de Grande instance de Paris pour faire annuler cette élection affirmant qu'il y a eu de nombreuses irrégularités. En mai 2015, le Tribunal la déboute de sa plainte et la condamne à verser 51 000 euros de frais de justice à son parti et à Laurent Hénart.

En février 2015, à la suite d'un vote interne, elle échoue à devenir chef de file pour l'UDI aux élections régionales de décembre 2015 en Île-de-France face à Chantal Jouanno.

Elle est exclue du Parti radical le 25 septembre 2015. L'annonce officielle de son exclusion intervient le 28 octobre 2015. Cette exclusion doit entraîner celle de l'UDI, si elle ne fait pas appel. Sur BFMTV, le 8 novembre 2015, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, déclare : « ce n'est pas parce qu'on a une aura médiatique qu'on peut dire n'importe quoi ». Il lui est reproché : « la volonté de dénigrer [...] les instances du parti », une « utilisation interdite des fichiers du parti » et « une prise de position en faveur du vote blanc ».

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