Photo de François Bayrou

François Bayrou

Origines, études et famille

François René Jean Lucien Bayrou est le fils de Calixte Bayrou (1909-1974), propriétaire agriculteur, maire de Bordères, et d'Emma Sarthou (1918-2009), originaire de Serres-Morlaàs,.

Ses ascendants sont Béarnais, sauf sa grand-mère maternelle, Amélie Dorgan qui était d'origine irlandaise et par qui il est parent du poète irlandais Theo Dorgan (en).

Vers l'âge de six ou sept ans, il souffre de bégaiement. Il lui faudra plusieurs années pour maîtriser ce problème. Bachelier en 1968, il poursuit des études dans une classe préparatoire littéraire (hypokhâgne et khâgne) et à l'Université Bordeaux III. Il obtient l'agrégation de lettres classiques en 1974 à 23 ans ; c'est alors que son père meurt accidentellement en tombant d'une charrette de foin. Il aide donc sa mère à gérer l'exploitation, tout en enseignant.

Il est auteur d'une biographie d'Henri IV, Le Roi libre, vendue à 300 000 exemplaires. Grâce à ses droits d'auteur, il s'est lancé, avec succès, dans l'élevage de chevaux pur-sang de course.

Marié en 1971 avec Élisabeth Perlant dite « Babette », ils ont ensemble six enfants : Hélène, Marie, Dominique, Calixte (travaillant actuellement à l'université de Liège en Belgique), Agnès, André, et de nombreux petits-enfants,.

Carrière politique

Débuts (1982 - 1993)

Jeune, François Bayrou est proche des mouvements non-violents, notamment de la communauté de Lanza del Vasto et s'inspire de Gandhi. À 30 ans, en 1982, il devient conseiller général, puis quatre ans plus tard député UDF des Pyrénées-Atlantiques. Enseignant dans l'école publique, laïc convaincu, c'est aussi un catholique pratiquant, d'inspiration politique démocrate-chrétienne — son père avait été maire de son village de Bordères sous l'étiquette MRP. En 1989, il perd les élections municipales face à André Labarrère à Pau en obtenant 48 % des voix au second tour.

Portefeuilles ministériels (1993 - 1997)

En 1993, il est nommé ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de cohabitation d'Édouard Balladur. Il propose une réforme de la loi Falloux, qui aurait déplafonné la possibilité, pour les collectivités locales, de subventionner les investissements des établissements d’enseignement privé. Le 24 janvier 1994, près d'un million de manifestants s'en prennent à ce projet, pour défendre l'école laïque. La méthode de François Bayrou est alors critiquée à droite comme à gauche. Finalement, le Conseil Constitutionnel rejette le projet de François Bayrou.

Bien qu'il ait soutenu Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle française de 1995, qu'il ait fait partie de son comité politique aux côtés de Nicolas Sarkozy et François Léotard, et qu'il se soit opposé au projet de référendum sur l'éducation proposé par le candidat Jacques Chirac, il obtient dans le premier gouvernement d'Alain Juppé un portefeuille élargi à l'enseignement supérieur, à la recherche et à la formation professionnelle. Il perd la responsabilité de la Formation professionnelle dans le deuxième gouvernement Juppé, mais reste à l'Éducation nationale jusqu'à la dissolution de 1997 ; l'élection est remportée par la gauche plurielle.

Durant son ministère, François Bayrou dirige une réflexion approfondie sur la condition des professeurs et des élèves qui inspire les documentaires de la réalisatrice Marie-Françoise Desmeuzes. Il conduit une réforme du collège, réforme les études supérieures (semestrialisation des études, semestre d'orientation en première année, création d’universités de professionnalisation technologique), met en place le baccalauréat actuel (filières S, ES, L, STT, STL et STI), introduit les langues vivantes à l’école primaire.

L'opinion retient, de la présence de François Bayrou à ce ministère, après sa réforme avortée en faveur de l'enseignement privé où il avait été accusé de vouloir « réformer à la hussarde », sa méthode de réforme prudente et concertée avec les organisations syndicales (ce que critiqueront, puis approuveront Claude Allègre et Jack Lang). Roger Fauroux, qu'il avait chargé de présider une commission sur la réforme de l'école était néanmoins critique, déclarant que François Bayrou gouvernait « avec le sondoscope en bandoulière ».

Sous la troisième cohabitation : conquête de l'UDF (1997 - 2002)

Rédacteur en chef de Démocratie moderne, le journal du CDS, il devient en 1991 secrétaire général de l'UDF en tant que représentant de son parti, le CDS, qui est l'une des principales composantes de cette fédération de partis de droite non gaulliste qu'est l'UDF.

Un temps vice-président du CDS (1991-1994), il en est élu président en 1994. Au congrès de Lyon en 1995, il fusionne ce parti avec le Parti social-démocrate, parti de tradition laïque également adhérent de l'UDF (et comptant dans ses membres André Santini notamment), créant ainsi Force Démocrate (FD).

Il est élu en 1998 à la tête de l'UDF malgré l'opposition de Démocratie libérale (DL). Après les élections régionales de 1998, Alain Madelin et d'autres leaders de DL approuvent les présidents de région réélus grâce au soutien des élus Front national, alors que François Bayrou rejette toute alliance avec l'extrême droite. DL quitte alors l'UDF, dont les autres composantes fusionnent la même année pour créer un parti unifié, la Nouvelle UDF.

Lors des élections européennes de juin 1999, François Bayrou conduit la liste UDF qui recueille 9,28 % des voix; il tient — contrairement à ses concurrents têtes de liste François Hollande et Nicolas Sarkozy — son engagement de siéger à Strasbourg et entre donc au Parlement européen, dont sa seconde de liste Nicole Fontaine obtient la présidence.

Candidature à l'élection présidentielle de 2002

François Bayrou se présente comme candidat de l'UDF à l'élection présidentielle de 2002.

Sa campagne connaît des débuts difficiles ; les sondages le créditant longtemps d'environ 5 % des intentions de vote. Plusieurs dirigeants de l'UDF appellent à voter pour Jacques Chirac dès le premier tour. Lors de la campagne présidentielle, à Strasbourg, et pendant une altercation verbale avec des jeunes qui avaient insulté le maire de Strasbourg, Fabienne Keller, avec laquelle il se trouvait, il gifle un enfant de dix ans qui essayait de lui faire les poches.

François Bayrou arrive en quatrième position du premier tour de scrutin, avec 6,84 % des voix, derrière Lionel Jospin. Il appelle Jacques Chirac, opposé au second tour à Jean-Marie Le Pen, à constituer une large coalition à partir de sa majorité de second tour. Le président sortant tente au contraire, avec Alain Juppé, de fusionner la droite et le centre dans un unique parti, l'Union pour la majorité présidentielle, rebaptisé ensuite Union pour un mouvement populaire (UMP). La majorité des parlementaires UDF, emmenés par Philippe Douste-Blazy, quittent l'UDF pour l'UMP. Cependant, 30 députés UDF et apparentés sont élus aux élections législatives de juin et constituent un groupe parlementaire pour la XIIe législature (2002-2007). Parmi eux, François Bayrou qui revient à l'Assemblée nationale, élu dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, et quitte donc le Parlement européen (remplacé par Jean-Thomas Nordmann).

Sous le second mandat présidentiel de Jacques Chirac (2002 - 2007)

S'affirmant opposé à « l'État-UMP », dès la première question de confiance posée par le gouvernement Jean-Pierre Raffarin, il annonce l'intention de se prononcer librement sur chacun des actes du gouvernement.

L'UDF obtient 12 % des voix aux élections régionales et aux élections européennes de 2004, où progresse le nombre de ses élus conseillers régionaux et députés européens ; aux cantonales de la même année, le nombre de ses conseillers généraux et présidents de conseils généraux progresse également.

Aux régionales en Aquitaine, les listes de François Bayrou arrivent, avec 16 % des voix, en troisième position derrière la liste PS du président Alain Rousset, qui sera réélu, et celle de l'UMP radical Xavier Darcos, ministre délégué à l'Enseignement scolaire. Devancée dans toutes les régions par l'UMP, les listes UDF fusionnent avec celles de l'UMP au second tour.

Au Parlement européen élu en 2004, l'UDF quitte le groupe parlementaire de droite du Parti populaire européen auquel appartient l'UMP, pour rejoindre, avec ses alliés du Parti démocrate européen, le groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe.

En 2005 et 2006, il s'oppose de plus en plus à la politique du gouvernement de Dominique de Villepin, sur son contenu et sur ses modalités — en particulier le mépris dans lequel est, selon lui, tenu le Parlement (sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, la privatisation des autoroutes, l'instauration par ordonnance du CNE, etc.). Sa ligne politique est contestée par l'unique ministre UDF du gouvernement, le ministre de l'Éducation nationale, Gilles de Robien, favorable à une alliance avec l'UMP. D'ailleurs Gilles de Robien demande fin 2005 que les militants soient appelés à se prononcer : la motion de défense d'une UDF « libre et indépendante » présentée par François Bayrou est approuvée à 92 % (Congrès de Lyon, janvier 2006).

Lorsque le Parti socialiste dépose une motion de censure le 16 mai 2006, dans le cadre de l'affaire Clearstream 2, contre le Gouvernement Dominique de Villepin, François Bayrou et dix députés de son groupe (sur trente) votent ce que le leader qualifie de « censure franche » par opposition à la censure « des couloirs » (plusieurs dizaines de députés UMP partisans de Nicolas Sarkozy s'étaient rassemblés à la buvette de l'Assemblée nationale). C'est la première censure votée par François Bayrou contre un gouvernement de droite depuis son accession à la tête de l'UDF en 1998.

Le président de l’UDF n'écarte pas pour autant de soutenir des membres de l'UMP « au cas par cas » : il apporte par exemple son soutien à la liste du candidat Alain Juppé à la municipale partielle de Bordeaux en août 2006.

Candidature à l'élection présidentielle de 2007

Le 10 juin 2006, à Issy-les-Moulineaux, à l'occasion d'un conseil national statutaire de l'UDF, François Bayrou jette les grandes lignes de ses ambitions présidentielles en proposant une « Révolution civique ». François Bayrou souhaite rassembler des personnalités venant de droite, de gauche et du centre ; il prend en exemple Henri IV (qui a mis fin aux guerres de religion entre catholiques et protestants) et Charles de Gaulle (qui lors du GPRF en 1945 a gouverné avec les communistes, les socialistes et le centre ; et de nouveau en 1958 avec les socialistes et le centre). Le congrès d'Issy-les-Moulineaux voit également Gilles de Robien, défenseur de l'alliance avec la droite, être sifflé par la salle.

Le 2 septembre 2006, interviewé durant le journal de 20 heures de TF1 par Claire Chazal, il déclare que : « Les grands médias ont orchestré pour les Français un choix dicté à l'avance. »

À l'automne 2006, il publie sous le titre Au nom du Tiers-État un recueil de ses discours à l'Assemblée nationale, précédés d'un essai sur les origines du « mal français ». Il fustige « la crise de régime et la manière dont les clans se l'approprient » au cours des vingt-cinq années précédentes, c'est-à-dire sous les Présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac.

François Bayrou présente sa candidature à l'élection présidentielle du printemps 2007 le 2 décembre 2006 à Serres-Castet, dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques.

Les intentions de vote en faveur de François Bayrou selon les instituts de sondage passent de 8 % environ début décembre à 10 % mi-janvier, 12 % fin janvier, 13 % mi-février, 19 % fin février, 22 % dans la première quinzaine de mars.

Le journaliste Serge Moati déclare alors qu'il pourrait devenir une surprise de l'élection présidentielle de 2007. Sur LCI, dans leur débat hebdomadaire, Jacques Julliard et Luc Ferry, ainsi que Christophe Barbier, estiment que François Bayrou veut, sur le modèle du MRP de la IVe République, faire de l'UDF le pivot incontournable des grandes formations.

En février-mars 2007, plusieurs candidats potentiels se rallient au candidat de l'UDF : le président du Parti fédéraliste, Christian Chavrier, puis en mars 2007, c'est au tour de la présidente du parti écologiste Cap21, Corinne Lepage ; le 13 mars, Édouard Fillias, d'Alternative libérale ; le 1er avril 2007, Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant. Nicolas Miguet appelle également à voter pour François Bayrou.

François Bayrou publie en mars 2007 chez Plon son Projet d'espoir, qui sera le livre politique le plus vendu au cours de la période (370 000 exemplaires en deux mois).

En mars et avril, le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy reçoit le soutien de plusieurs personnalités réputées proches de l'UDF : Simone Veil (qui avait déjà soutenu la candidature de Jacques Chirac en 2002 contre celle de François Bayrou) déclare que Bayrou est « le pire de tous » et que sa candidature est « une imposture » ; Gilles de Robien et André Santini, membres de l'UDF; Valéry Giscard d'Estaing, fondateur de l'UDF, le 18 avril 2007. François Bayrou y répond en dénonçant une « collection d'élus épuisés ».

Des personnalités non membres de l'UDF soutiennent en revanche François Bayrou : le député européen (élu sur une liste UDF) et ancien journaliste Jean-Marie Cavada ; deux ministres délégués du gouvernement Villepin, tous deux UMP : Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances et François Goulard, ministre délégué à l'enseignement supérieur.

Le 13 avril 2007, un peu plus d'une semaine avant le premier tour, Michel Rocard, dont des proches avaient déjà appelé à voter Bayrou (collectifs « Spartacus » et « les Gracques ») demande une alliance entre l'UDF, le PS et les Verts. Il est suivi, le 14 avril 2007 par Bernard Kouchner, puis par Claude Allègre et Daniel Cohn-Bendit. François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, estime la proposition inconcevable et Ségolène Royal la juge « baroque » tandis que Dominique Strauss-Kahn précise qu'il ne serait premier ministre qu'en cas de majorité socialiste.

François Bayrou obtient 18,57 % au premier tour de l'élection présidentielle de 2007, le 22 avril 2007, soit 6 820 914 électeurs, le plaçant en 3e position, derrière Ségolène Royal du Parti socialiste (25,87 %) et Nicolas Sarkozy de l'UMP (31,18 %), tous deux qualifiés pour le second tour.

Le 25 avril 2007, lors d'une conférence de presse, il annonce qu'il ne donne aucune consigne de vote pour le deuxième tour de l'élection présidentielle, mais déclare accepter le débat public que lui a proposé la candidate PS Ségolène Royal, ajoutant qu'il était prêt à en faire autant avec Nicolas Sarkozy (UMP), initiative que ce dernier récuse le soir même. Il annonce également la création d'un nouveau parti voué à prolonger la dynamique électorale qu'il estime avoir engagée.

Le débat proposé par Ségolène Royal sur les convergences et divergences entre leurs projets politiques est le premier débat public réunissant, entre les deux tours d'une élection présidentielle, deux personnalités dont l'une est présente au second tour et l'autre non. La presse quotidienne régionale, puis Canal+, refusent d'organiser ce débat (indiquant vouloir respecter les consignes du CSA sur l'égalité des temps de parole des deux finalistes). François Bayrou parle à cet égard de pressions exercées par le candidat UMP et son entourage sur les médias dans le but d'empêcher ce débat, ce qui est corroboré par le journaliste de RMC, Jean-Jacques Bourdin. Le débat a finalement lieu le 28 avril 2007, et est retransmis par BFM TV et RMC.

La semaine suivante, au lendemain du débat télévisé entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, François Bayrou confirme au Monde que, comme il l'avait laissé entendre avant le premier tour, puis le 25 avril 2007, il ne votera pas pour Nicolas Sarkozy le 6 mai 2007, sans pour autant dire s'il votera pour Royal, s'il votera blanc ou s'il s'abstiendra de voter. Trois ans plus tard, en décembre 2010, il confiera avoir voté blanc. Selon les instituts de sondage TNS Sofres et Ipsos, au second tour de l'élection, 40 % de ses électeurs ont voté pour Nicolas Sarkozy, 40 % pour Ségolène Royal et 20 % ont voté blanc ou nul ou se sont abstenus,.

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2012)

Comme annoncé, le Conseil national de l'UDF vote le 10 mai 2007 à la Mutualité une motion pour la création du Mouvement démocrate (ou MoDem), à la quasi unanimité (moins 4 voix et 4 abstentions). Le MoDem apparaît alors comme le successeur du mort-né « Parti démocrate » dont François Bayrou avait annoncé la naissance le 25 avril. Le nouveau mouvement se revendique clairement comme un parti d'opposition au pouvoir du nouveau président Nicolas Sarkozy et fait valoir ce positionnement pour les élections législatives de juin 2007.

Nombre de députés UDF sortants réprouvent cette nouvelle stratégie et se rapprochent de la majorité présidentielle à l'occasion de cette élection. Rassemblés par le nouveau Ministre de la Défense Hervé Morin, ancien président du groupe UDF à l'Assemblée, ils fondent le Nouveau Centre, formation qui se réclame du centre-droit et de la tradition de l'UDF.

François Bayrou, réélu député des Pyrénées-Atlantiques, voit l'essentiel de ses anciens compagnons le quitter pour le Nouveau Centre : seuls trois autres députés sortants se présentent sous l'étiquette UDF-MoDem, mais deux d'entre eux (Gilles Artigues et Anne-Marie Comparini) sont battus. Jean Lassalle est réélu à l'issue de la seule triangulaire du pays, et le MoDem compte également un nouvel élu à Mayotte (Abdoulatifou Aly).

Juste avant la création officielle du MoDem en décembre 2007, François Bayrou enregistre la médiatique désaffection de Jean-Marie Cavada, jusque-là considéré comme un de ses principaux lieutenants. Celui-ci, en obtenant la tête de liste pour le 12e arrondissement de Paris, rejoint en effet la liste de la candidate UMP à la mairie de Paris Françoise de Panafieu.

Le 16 novembre 2007, François Bayrou annonce sa volonté de conduire une liste pour l'élection municipale à Pau. Il rate de peu son élection à la mairie de Pau en obtenant 38,81 % des suffrages au second tour le 16 mars 2008, perdant de 342 voix face à la candidate socialiste Martine Lignières-Cassou (39,76 %) sur un total de plus de 36 000 voix. Le candidat investi par l'UMP Yves Urieta, maire sortant (ex-PS) qui s'est maintenu au second tour obtient quant à lui 21,42 % des suffrages (contre 27,8 % au premier tour), causant en partie la défaite du président du MoDem.

Les défections ont continué, ainsi que les critiques sur sa façon de gérer le Modem, accusé de n'être qu'un marchepied pour ses ambitions présidentielles. Ainsi Jean Arthuis en avril 2008 déclara à propos de François Bayrou qu'« on ne dirige pas un parti comme une secte ». Le député européen Thierry Cornillet avait pour sa part qualifié de « suicidaire » la politique du président du Modem et ajouté que ce dernier « sacrifiait ses élus pour une chimère présidentielle ». Soucieux de démontrer la marginalité de ces défections et de réaffirmer son autorité face aux critiques internes, François Bayrou proposa de soumettre au vote des adhérents une contribution, c'est-à-dire une déclaration de principes sur l'orientation politique du MoDem, dans laquelle il défend sa stratégie d'indépendance. Thierry Cornillet (soutenu par les sénateurs Yves Détraigne, Françoise Férat, Philippe Nogrix et Catherine Morin-Desailly) ayant renoncé à soumettre une contribution, seul le texte du président du MoDem fut proposé aux adhérents lors de la dernière semaine de juin 2008 : il obtint l'approbation de 98 % des votants.

Lors des élections européennes de 2009, François Bayrou fait notamment campagne contre les orientations de José Manuel Durão Barroso, qu'il considère « à la solde de l'Amérique ». Dans cette optique, il soutient les candidatures de Guy Verhofstadt ou de Mario Monti à la présidence de la commission européenne. Lors d'un débat télévisé le jeudi 4 juin 2009 l'opposant à la tête de liste des Verts Daniel Cohn-Bendit, il a des échanges houleux avec ce dernier. Trois jours plus tard, le 7 juin 2009, les listes « Démocrates pour l'Europe » obtiennent 8,46 % (4e place derrière Europe Écologie, crédité de 16,28 %, le Parti socialiste, à 16,48 %, et l'UMP, à 27,88 %) et six sièges au Parlement européen, score bien en deçà de celui réalisé par l'UDF en 2004.

Peu avant les élections régionales de 2010, le Mouvement démocrate doit faire face à plusieurs défections et critiques de ses membres,. Dans le même temps, les intentions de vote en faveur du MoDem s'effondrent. Les listes du parti recueillent finalement 4,20 % au niveau de la France entière.

Il est réélu président du MoDem le 12 décembre 2010, avec 94,69 % des voix.

Candidature à l'élection présidentielle de 2012

Il annonce officiellement le 7 décembre 2011 sa candidature à l'élection présidentielle de 2012, déclarant se présenter en « homme libre ».

Fin de l'année 2011 et début 2012, plusieurs anciens ministres chiraquiens et personnalités de centre-droit se rallient à lui, comme les anciens UDF Jean Arthuis, Alain Lambert, Anne-Marie Idrac, Bernard Bosson, Pierre Albertini ou Philippe Douste-Blazy. François Bayrou reçoit également le soutien d'une vingtaine de sénateurs divers droite et de plusieurs parlementaires villepinistes au tournant de l'année 2012, tel Yves Pozzo di Borgo. L'ex-responsable de la campagne web de Nicolas Sarkozy en 2007 membre du Parti Libéral, Arnaud Dassier, annonce également son soutien. Le 11 avril 2012, il reçoit en outre le soutien d'une quarantaine de personnalités gaullistes et villepinistes.

Il met l'accent sur ce qu'il appelle « produire en France et consommer français », la réduction de la dette par le contrôle des dépenses, l'éducation en voulant faire un effort particulier sur les « fondamentaux » au primaire (lire, écrire, compter, défendant notamment l'usage du calcul mental) et de nouveau la réforme des institutions, promettant l'organisation d'un référendum sur la question en même temps que le premier tour des élections législatives de juin 2012.

Après une entrée en campagne lors de laquelle le candidat voit un doublement des intentions de vote en sa faveur, François Bayrou retrouve le 4 mars 2012 dans un sondage sa troisième place de 2007, à égalité avec Marine Le Pen à 15 %, avant de voir progressivement refluer les intentions de vote en sa faveur.

Totalisant 9,13 % des voix (3 275 122 voix) au premier tour, François Bayrou termine cinquième de cette élection présidentielle derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, un score bien inférieur à celui de 2007 (18,57 %) mais au-dessus de celui de 2002 (6,84 %).

Après son élimination, François Bayrou écrit une lettre publique aux deux candidats du second tour, Nicolas Sarkozy et François Hollande, les interrogeant sur leurs programmes afin d'éventuellement se prononcer pour un soutien ou une prise de position pour le deuxième tour. Le 3 mai 2012, il annonce qu'il votera personnellement pour François Hollande sans donner toutefois de consigne de vote à ses électeurs. Cette décision lui vaut les critiques de la droite et de plusieurs centristes.

Sous la présidence de François Hollande (depuis 2012)

Candidat à sa réélection aux législatives de juin 2012 dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou arrive en deuxième position au premier tour avec 23,63 % des suffrages exprimés. Dans une triangulaire qui l'oppose à la candidate socialiste Nathalie Chabanne (34,90 % au premier tour) et au candidat de l'UMP Éric Saubatte (21,72 % au premier tour), il n'obtient que 30,17 % des suffrages exprimés contre 42,78 % à Nathalie Chabanne, élue, et 27,04 % pour Éric Saubatte,.

Le 5 novembre 2013, François Bayrou, président du MoDem, signe avec Jean-Louis Borloo, président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), une charte qui unit leurs deux partis au sein d'une plate-forme politique commune, L'Alternative, avec l'ambition de conduire des listes communes aux élections nationales, européennes et régionales ainsi que d'organiser une primaire commune aux partis centristes en vue de l'élection présidentielle de 2017. Ce projet semble toutefois mis en suspens par le retrait de Jean-Louis Borloo de la vie politique ; son successeur, Jean-Christophe Lagarde, privilégiant plutôt les alliances avec la droite de Nicolas Sarkozy. La plupart du temps, le MoDem finit par rejoindre à son tour ces alliances avec la droite.

Il annonce, dès septembre 2013, son intention d'être à nouveau candidat à la mairie de Pau en 2014. Il bénéficie du soutien de l'UMP, qui ne présente pas de candidat contre lui. Le 23 mars 2014, sa liste obtient 41,9 % des suffrages au premier tour, puis, le 30 mars, 62,6 % des voix contre 37,4 % à celle conduite par le député socialiste David Habib. Il est élu maire de Pau le 4 avril 2014. Le 14 avril suivant, il est élu président de la communauté d'agglomération Pau-Pyrénées, avec 42 voix (2 nuls et 21 blancs), par les 65 élus inscrits représentant les 14 communes de l'agglomération.

Peu après l'annonce par Alain Juppé de sa candidature à la primaire de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017, François Bayrou annonce son soutien au maire de Bordeaux, tout en refusant de faire participer officiellement le MoDem à la primaire, afin de pouvoir faire barrage à Nicolas Sarkozy si celui-ci était finalement désigné candidat.

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