Photo de Jean-Louis Borloo

Jean-Louis Borloo

Études et famille

Jean-Louis Marie Borloo est le fils de Lucien Borloo, coursier d'origine belge, devenu directeur d'une caisse de retraite, et de Mauricette Acquaviva (1927-2015), originaire de Lozzi en Haute-Corse et ancienne présidente de la Fédération française des équipes Saint-Vincent,. Son grand-père maternel, Jean-André Acquaviva, fut conseiller général de l'ancien canton de Calacuccia. Il effectue sa scolarité au lycée Janson-de-Sailly à Paris et commence à se passionner pour la philosophie et l'histoire. Parallèlement à ses études, il est chef scout durant de nombreuses années ; il côtoie à cette occasion Bruno Gollnisch.

En 1972, Jean-Louis Borloo obtient le certificat d’aptitudes à la profession d’avocat. Il parfait ensuite sa formation, diplômé du MBA d'HEC (promotion 1976) ainsi que du programme de l'université de Manchester.. Passionné par la Chine maoïste, il y passe de longs séjours dès 1973.

À l'orée des années 1980, devenu avocat au barreau de Paris, il fonde le cabinet d'avocats Borloo & associés, d'abord spécialisé dans le droit des entreprises en difficulté puis dans la transmission, l'implantation d'entreprises, le marché financier, les fusions et acquisitions. S'entourant de jeunes ingénieurs, Jean-Louis Borloo se positionne alors comme l'un des conseils externes les plus recherchés par les grandes entreprises, et est classé par Forbes parmi les avocats les mieux payés au monde. Il est entre autres l'avocat d'affaires de Bernard Tapie,,.

À cette même époque, il enseigne l'analyse financière à HEC Paris. En 1986, âgé de 35 ans, Jean-Louis Borloo est sollicité par Colette Gadeyne, administrateur du club de football de Valenciennes en dépôt de bilan depuis plusieurs mois et devant définitivement liquider et fermer ce club historique, qui lui demande de tenter de le sauver. Il accède à la présidence de l'USVA , sauvant définitivement le club, poste qu'il occupe jusqu'en 1991 et préparant son retour en 1re division. Alors qu'éclate ce qui deviendra l'affaire VA-OM, il propose à son ancien complice Bernard Tapie un « compromis honorable » pour sortir de cette affaire.

Dans les années 2000, alors qu'il n'est plus au club, celui-ci est de nouveau en difficulté, enchainant quatre descentes successives avant le démarrage d'une procédure de dépôt de bilan. Membre du gouvernement à cette époque, il accepte de reprendre la présidence de l'association sportive Valenciennes-Anzin pendant 4 ans jusqu'à la mise en place d'une nouvelle équipe, accédant de nouveau à la première division.

Divorcé de Jeanne-Marie Bazin, médecin gynécologue, avec qui il a eu une fille, il vit avec une Valenciennoise et a deux enfants. Le 21 juillet 2005, il se remarie à la mairie de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) avec la journaliste Béatrice Schönberg, née Szabo et divorcée du chanteur Claude-Michel Schönberg. Afin d'éviter tout conflit d'intérêt à la suite de la campagne présidentielle de 2007, son épouse Béatrice Schönberg quitte définitivement la présentation du journal télévisé de France 2 en mai 2007.

Carrière politique

Une emprise locale

Très marqué par l'aspect totalement sinistré du Valenciennois, il finira par conduire une liste apolitique pour la mairie de Valenciennes, il y est élu maire avec plus de 76 % des voix au second tour. Il sera ensuite réélu à chaque fois très largement dès le premier tour

De mai 1989 à 1992, élu en deuxième position sur la liste UDF de Simone Veil (« Le Centre pour l'Europe » qui a recueilli 8,43 % des suffrages et 7 sièges sur 81 à pourvoir), Jean-Louis Borloo est membre du Parlement européen. Il obtient notamment le classement des trois arrondissements du Nord de Valenciennes, de Douai et d'Avesnes au titre de l'Objectif 1 de la politique régionale communautaire, soit les régions les plus aidées par les fonds structurels européens en 1993.

Jean-Louis Borloo aidera ensuite Brice Lalonde, Haroun Tazieff, et Noël Mamère à fonder Génération écologie (1990), qu'il abrite dans ses locaux pour les aider sans en être membre.

Aux élections régionales du 22 mars 1992, il mène dans le Nord une liste indépendante qui obtient 12,49 % des votants et 10 sièges sur 72 à pourvoir dans le département. Il obtient ainsi le quatrième score, derrière les 19,92 % et 17 élus RPR-UDF du maire de Cambrai Jacques Legendre, les 19,6 % et 16 sièges socialistes du ministre d'État à la Ville et à l'Aménagement du territoire Michel Delebarre et les 13,89 % et 11 élus FN de Carl Lang. Il devance la liste communiste du député Alain Bocquet (11,44 % et 9 sièges) ainsi que les deux listes écologistes, les Verts de Guy Hascoët (5 sièges) et Génération écologie de Pascal Dubois (4 élus), dont le score cumulé s'établit à 11,38 % des votants. De plus, l'autre « liste Borloo » indépendante qu'il soutient dans le Pas-de-Calais obtient 3 élus sur 41.

Fort de ce résultat et de l'affaiblissement de la majorité sortante PS-PCF, Jean-Louis Borloo se porte candidat pour devenir président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et souhaite fonder sa majorité sur un noyau dit « de rénovation » alliant les 13 élus de ses listes aux 14 écologistes (qu'il qualifie de « première force politique » de la région), auquel pourrait s'ajouter la « droite modérée » et les « socialistes modernistes ». Dans la nuit du 30 au 31 mars 1992, après n'avoir fait le plein que de ses voix et des six de Génération écologie aux deux premiers tours (y compris quelques bulletins issus du FN au deuxième tour, qu'il a rejetés), il bénéficie du désistement en sa faveur de Jacques Legendre qui lui apporte ainsi les 27 votes de son groupe pour le troisième tour afin de faire barrage tant à l'extrême-droite qu'au PS. Pour autant, ces derniers optent pour une stratégie similaire puisque Michel Delebarre se retire au profit de la Verte Marie-Christine Blandin qui est ainsi élue face à Jean-Louis Borloo par 56 voix contre 40, Génération écologie s'étant finalement elle aussi rangée aux côtés de la gauche. Jean-Louis Borloo reste conseiller régional d'opposition jusqu'au 8 octobre 1993, ayant été élu député entretemps, tandis que son groupe a obtenu trois présidences de commissions au sein de l'assemblée nord-pas-de-calaisienne.

Il est à nouveau tête de liste aux élections régionales de 1998 dans le Nord, avec des élus locaux divers droite et indépendants, face à la gauche et à une autre liste de droite RPR-UDF emmené par l'ancienne députée Colette Codaccioni et Philippe Vasseur. Il obtient 18,97 % des suffrages et 15 des 72 sièges à pourvoir, soit le deuxième meilleur score derrière la Gauche plurielle sans les Verts de Michel Delebarre (31,37 %, 25 élus) mais devant le FN de Carl Lang (17,39 %, 13 élus), la liste Codaccioni (11,5 % et 9 élus) et les Verts de la présidente Marie-Christine Blandin (8,76 %, 6 sièges). La réunion RPR-UDF-DVD ressort donc du scrutin au total avec 35 sièges sur 113, contre 51 à la gauche plurielle. La droite ne présente pas de candidat à la présidence du conseil régional (qui échoit au socialiste Michel Delebarre) et Jean-Louis Borloo démissionne de son mandat de conseiller régional dès le 26 novembre suivant.

La députation

Le 2 avril 1993, il devient député de la 21e circonscription du Nord (soit Valenciennes et une grande partie de son agglomération), sous la bannière Divers droite. Il siège au sein du groupe République et liberté qui, durant la Xe législature (1993-1997), regroupe des élus divers droite et gauche sous la présidence du député-maire de Tours Jean Royer. Deux ans plus tard, il est réélu maire de Valenciennes avec 63 % des voix pour sa liste au premier tour.

En 1997, désormais apparenté au groupe UDF et sous étiquette Force démocrate (FD), Jean-Louis Borloo voit son mandat de député renouvelé (au deuxième tour par 52,79 % des voix contre 47,21 % au communiste Fabien Thiémé, il était arrivé en tête au premier tour avec 34,27 % des suffrages). Après le lancement de la « Nouvelle UDF » en 1998, il adhère officiellement à cette dernière et en est nommé porte-parole en janvier 2001. Il est à ce poste un membre actif de la campagne de François Bayrou pour l'élection présidentielle de 2002. Il est réélu en mars 2001 maire de Valenciennes, avec 63,36 % des voix dès le premier tour, puis député en 2002 (pratiquement gagnant au premier tour, avec 49,51 % des suffrages face à treize autres candidats, il est finalement réélu au second tour avec une nette avance sur son adversaire communiste Fabien Thiémé, par 63,88 % contre 36,12 %).

Il ne siège toutefois qu'un mois, étant immédiatement nommé au gouvernement. Il en est de même après sa réélection le 10 juin 2007, au premier tour des élections législatives (avec 53,69 % face à douze autres candidats). Il laisse à chaque fois son siège à sa suppléante, Cécile Gallez, maire radicale de Saint-Saulve.

À l'Assemblée nationale de 1993 à 2002, il est surtout membre de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République de 1993 à 1994 et de 1997 à 2002 (il en est d'ailleurs vice-président de 1997 à 1998), mais aussi de la commission de la défense nationale et des forces armées de 1994 à 1997 ainsi que, de manière éphémère, de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de juin à juillet 2002. Il participe également à la commission d'enquête parlementaire sur l'activité et le fonctionnement des tribunaux de commerce de janvier à juillet 1998. Il est secrétaire de l'Assemblée nationale du 3 avril 1995 au 1er octobre 1996. Au niveau des votes, il est l'un des deux seuls députés de l'opposition de droite, avec Gilles de Robien, à agréer en mai 2000 à une proposition de loi des Verts en faveur d'accorder le droit de vote aux étrangers non issus de l'Union européenne lors des élections municipales (adoptée par l'Assemblée nationale, cette proposition n'a jamais été inscrite à l'ordre du jour du Sénat). Il se sert d'autre part de ses mandats parlementaires pour négocier des aides pour Valenciennes et sa région auprès du gouvernement central, comme il le fit avec l'Europe lorsqu'il siégeait à Strasbourg : il obtient notamment en 1994 qu'Édouard Balladur, alors Premier ministre, se déplace dans sa ville afin de signer un protocole d'accord pour la mise en place d'un programme expérimental de lutte contre l'exclusion dit « programme Jéricho » (projet de remise en activité des personnes en difficulté qui devient intercommunal en 1997) accompagné de mesures en faveur de l'habitat.

Action à la mairie de Valenciennes

Jean-Louis Borloo dirige la ville de Valenciennes pendant 13 ans, de 1989 à 2002. Il s'appuie essentiellement sur une équipe municipale issue de la société civile locale et d'horizons politiques souvent divers, parmi laquelle va figurer Dominique Riquet (qui lui succède à la mairie en 2002) ou Valérie Létard (issue du Parti social-démocrate au sein de l'UDF et plus tard secrétaire d'État Nouveau Centre du gouvernement de François Fillon).

Il a réussi à enrayer le déclin démographique de Valenciennes présent depuis les années 1960 : la commune passe ainsi de 38 441 à 41 278 habitants entre 1990 et 1999. Le taux de chômage, bien que resté élevé à son départ de la mairie (à 14 %, soit toujours supérieur à la moyenne nationale), a diminué (il était supérieur à 20 % en 1989). Il a particulièrement marqué son mandat par ses initiatives en matière de culture (l'un de ses slogans étant alors « l'intégration par la culture et la culture pour tous »). Tentant de faire renaître le prestigieux passé artistique de Valenciennes, le maire a notamment mis en place en 1990 un festival du film d'action et d'aventure, favorisé la création numérique et l'équipement de la commune en matière de nouvelles technologies, fait construire de 1991 à 1998 un grand théâtre obtenant le label de scène nationale, symboliquement baptisé Le PhéniX, réhabiliter ainsi qu'agrandir (par l'ouverture notamment d'une crypte archéologique) en 1995 le musée des beaux-arts, redéployer l'université ou encore agrandir et moderniser la bibliothèque en 1994 (avec un triplement de sa superficie pour atteindre 4 500 m2, l'augmentation des fonds disponibles en libre accès et la transformation en une médiathèque). Il développe l'équipement en tout-à-l'égout (40 % des foyers de la ville n'étaient pas raccordé en 1989).

Pour faire face au dépérissement économique de cet arrondissement toujours sinistré, Jean-Louis Borloo sillonne l'Asie notamment le Japon et la Corée et obtient l'installation en 1997 d'une usine usine Toyota, qui emploie à ce jour[Quand ?] plus de 4000 personnes, ainsi que de nombreuses autres entreprises japonaises ainsi que les Allemands Mercedes et Simoldaes. Il empêche la fermeture de l'usine de matériels ferroviaires des ANF repris par le canadien Bombadier et la fermeture d'Alstom Marly pour un nouveau projet à Petite-Forêt. Il lance à la fin des années 1990 un projet de grands travaux, baptisé Cœur de Ville, destiné à reconstruire entièrement le centre de Valenciennes et prévoyant l'installation d'un tramway (ce dernier projet ayant été lancé dès 1990 en collaboration avec le maire communiste d'Aulnoy Jules Chevalier). Ainsi, le Centre Place d'Armes et les logements en résidence (dont une partie sont des logements sociaux) sont ouverts depuis avril 2006, et le tramway circule depuis juillet 2006. D'autres projets, initiés au début de son premier mandat, doivent être rapidement abandonnés (notamment celui d'implanter un kibboutz pour restaurer le lien communautaire dans un quartier déstructuré, ou encore celui du « Val propre », association de réinsertion pour jeunes en difficulté). Entretenant de bonnes relations avec les maires de tous bords de la région valenciennoise, y compris avec les communistes, Jean-Louis Borloo s'attache également à renforcer l'intercommunalité. Une Association pour le Développement du Valenciennois, regroupant 81 communes, est d'abord mise en place et il en est le président de 1995 à 2001. Une Communauté de communes de la Vallée de l'Escaut est créée en 1992 avec à sa tête Cécile Gallez, maire de Saint-Saulve (et députée suppléante de Jean-Louis Borloo). Enfin, le 22 décembre 2000, cette communauté de communes est remplacée par la Communauté d'agglomération de Valenciennes Métropole, dont Jean-Louis Borloo devient président en 2001 à la quasi-unanimité (91 voix sur 97) grâce à un consensus établi entre les municipalités de droite et de gauche (dont de nombreuses détenues par le PCF). Il reste à la tête de l'agglomération même après avoir quitté la mairie pour entrer au gouvernement, et le reste jusqu'en 2008, date à laquelle il laisse sa place à Valérie Létard.

Le magazine Le Point le classe en 1996 dans son « club des quinze » meilleurs maires de France, palmarès des premiers magistrats de commune dont la gestion semble reconnue par leurs administrés selon l'enquête menée par l'hebdomadaire. Ils sont répartis en trois catégories selon leurs étiquettes politiques : les socialistes et divers gauche d'une part, les communistes d'autre part et enfin ceux de droite. Jean-Louis Borloo est placé premier parmi ces derniers, devant le maire de Toulouse Dominique Baudis (UDF-FD).

Présidence de Jacques Chirac

Le 21 avril 2002, toujours non-inscrit, Jacques Chirac lui propose de rentrer dans le premier gouvernement Raffarin comme ministre délégué à la Ville. En 2003, André Rossinot lui propose la coprésidence du Parti radical, dont il deviendra président en 2005.

Il est nommé ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine en 2002 (jusqu'en 2004), à une époque où plus de 200 quartiers français dits sensibles ou en difficulté connaissait un état de dégradation de l'habitat extrêmement avancé avec des barres d'immeubles délabrés, enfermant littéralement ces quartiers. C'était l'époque des violences urbaines qui avaient commencées dès les années 1990-1995 pour connaitre les situations tendues chaque jour aboutissant à la triste flambée des violences urbaines de 2005. Il imagine, propose et défend un grand de rénovation urbaine de 200 de ces quartiers puis devant le succès l'étendant à plus de 400 quartiers en France Ce plan prévoyait dans un premier temps 20 milliards d'euros d'investissements puis au final 46 milliards d'euros dans les banlieues françaises.

La loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003, dite « loi Borloo », décidait un programme national de rénovation urbaine, prévoyant de refonder complètement ces quartiers, la destruction de 200 000 logements, autant de reconstructions ainsi que la « résidentialisation » de 400 000 logements et 200 000 remises à niveau.

Le plan prévoit en outre la création de kilomètres d'avenues pour aérer ces quartiers et la construction de 300 équipements publics.

La loi prévoit pour piloter ce programme la création de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine qui continue son action.

Il fait en outre voter la loi de « rétablissement personnel », offrant une seconde chance aux personnes surendettées du fait d’un « accident de la vie » (tel que chômage, veuvage, divorce ou maladie) des dispositions diverses portant la réforme de la gestion et gouvernance des HLM ou le « surclassement » des communes comprenant une ou plusieurs ZUS.

Dans ces quartiers défavorisés et uniquement dans ceux-là, il met en place la TVA au taux réduit et la mise à disposition possible pour 1 euro avec cession à terme par les pouvoirs publics aux promoteurs pour permettre l'accession sociale à la propriété des habitants des quartiers prioritaires. Ce programme était limité à ces quartiers et d'une ampleur contrôlée par Bercy. Le coût de la maison unitaire baissait ainsi de près de 30 % permettant d'être fixée aux alentours de 100 000 euros. Cette facilité sociale mise à la disposition des communes qui décidaient d'en faire entre 10 et 100 en moyenne a fait l'objet d'un détournement par des promoteurs peu scrupuleux tentant de vendre leurs propres maisons et proposant, sans aucun des avantages fiscaux prévus et en dehors des quartiers définis des maisons sous le slogan des « Maisons Borloo a 100 000 euros ». Ceci a fait l'objet de certains contentieux.

Pendant toute cette période, Il fut également le ministre du Logement. La production française était montée à 450 000 logements par an en 2007 alors qu'elle n'était que de 270 000 en 2003. Le logement social a connu également une progression très forte puisqu'elle a doublé pendant cette période.

En 2005, le taux de chômage en France dépassa les 10 % et Jacques Chirac appelle Jean-Louis Borloo au ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale comprenant également le logement, la formation professionnelle et l'apprentissage. Il s'engage dans un plan dit de « plan de cohésion sociale » ayant pour objectif de faire passer le chômage de 10 % à moins de 8 %. Ce programme comprenait notamment le lancement du « Plan de service à la personne » et la création de « l'Agence nationale des services à la personne » et les « chèques emploi services universels ». Ce plan a permis de créer plus de 100 000 emplois par an à compter de 2006. Des efforts importants ont été faits en matière d'apprentissage, la création des contrats de transition professionnelle et le soutien de retour à l'emploi, en augmentant les moyens de l'ANPE. Fin 2007, le chômage était retombé à 7,7 % conformément aux prévisions.

Ce plan de cohésion sociale, est dit « plan Borloo ». Ce projet, largement soutenu à droite, trouve également des soutiens à gauche. Il fait également voter la loi permettant la création de la haute autorité de lutte contre la discrimination et l'égalité des chances (HALDE) ainsi qu'un texte pour les Chibanis, leur permettant de toucher leurs pensions même s'ils retournent dans leurs pays d'origine.

Jean-Louis Borloo est l'un des membres des gouvernements Raffarin et Villepin les plus populaires, ce que les analystes attribuent à une forte image d'homme politique neuf (franchise, proximité avec le peuple) ainsi qu'à son rôle « social » dans ces gouvernements.

Après cinq ans passés au gouvernement, il souhaite reprendre ses activités de professionnel et finalement il déclare assez tardivement (moins d'un mois avant le premier tour de scrutin) qu'il soutient Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007.

Présidence de Nicolas Sarkozy

Le 18 mai 2007, Jean-Louis Borloo est nommé ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi, au sein du premier gouvernement Fillon I ; il assume cette charge jusqu'au 18 juin suivant. Le 10 juin, interrogé par Laurent Fabius, il n'exclut pas l'introduction d'une TVA sociale parmi d'autres mécanismes visant à un réaménagement de la fiscalité. L'échange est repris par Laurent Fabius et le Parti Socialiste, qui réussit un deuxième tour des élections législatives de 2007 meilleur que prévu. Certains élus UMP, dont Renaud Dutreil rendent Jean-Louis Borloo responsable du moindre score de l'UMP, décrivant son intervention télévisée comme « une erreur majeure de communication », même si en réalité c'est François Fillon qui annonce l'augmentation de 3 points de la TVA au journal de 20 h chez David Pujadas le 20 mai 2007.

Du 18 juin 2007 au 13 novembre 2010, il est ministre d'État, no 2 du gouvernement, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement et de l'Aménagement durables, en charge en outre des transports et de la Mer du gouvernement François Fillon (2). Il succédait à Alain Juppé, démissionnaire en raison de sa défaite aux législatives, ce qui n'est pas analysé par les observateurs comme une promotion.

Jean-Louis Borloo s'est clairement engagé en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique. Il a notamment été chargé d'organiser le Grenelle Environnement et de préparer, défendre et faire adopter les procédures législatives issues des conclusions de ce dernier : la loi Grenelle I du 3 août 2009 puis celle dite « Grenelle II » du 12 juillet 2010. Ces textes permirent notamment la mise en place des nouvelles normes énergétiques dans le bâtiment, des avantages fiscaux pour la rénovation thermique des bâtiments, des diagnostics d'efficacité énergétique, le doublement des tramways, le lancement des autoroutes ferroviaires, la fin des TGV Est, le lancement du TGV Bretagne-Atlantique, du TGV Paris-Bordeaux- Espagne, le bonus-malus écologique pour les voitures, les autoroutes maritimes, la création du collège écologiste au Conseil économique et social (devenant le Conseil économique social et environnemental, Agence pour la biodiversité).

Par ailleurs pendant la présidence française de l'Union européenne, il aura la charge du paquet « Climat-Énergie » seul texte contraignant, visant aux 3 x 20 (20% d'énergie renouvelable, 20% de réduction des émissions et 20% d'efficacité énergétique). Après l'accord de tous les États membres, le texte sera largement voté, à la quasi-unanimité par le Parlement européen.

Il s'est aussi très fortement impliqué dans le sommet de Copenhague en présentant un « plan justice-climat » qui visait à réduire les émissions de CO2 en se fondant sur la solidarité entre pays riches et pauvres. D'abord déçu à l'issue de la conférence notamment par les Américains, il présente le sommet comme un succès lors de son audition par l'Assemblée nationale sur son action et critique tout projet de traité juridiquement contraignant ce qu'était la critique de l'époque et sous réserve que soit mis en place les 10 milliards de dollars prévus pour l'Afrique et les petites îles.

En 2010, alors que Jean-Louis Borloo était ministre de l'Écologie, des arrêtés continuent à être signés par l'administration autorisant les recherches exploratoires sur les gisements de gaz de schiste,. L'économie principale des départements concernés (Ardèche, Aveyron, Drôme, Gard, Hérault, Lozère et Vaucluse) reposant sur l'agriculture et le tourisme, le dossier y donne lieu à plusieurs manifestations malgré les promesses du gouvernement d'interdire ces extractions. Assumant son défaut de vigilance, il déposa lui-même une proposition de loi visant à annuler ces permis et interdire ces pratiques et vota celle de l'UMP qui avait été déposée le même jour. Ce texte a été voté par l'Assemblée, mais n'est que partiellement adoptée par le Sénat.

Il est un temps pressenti pour devenir Premier ministre après le remaniement de l'automne 2010. Cependant, Nicolas Sarkozy choisit le 14 novembre 2010 de reconduire François Fillon à son poste et demande à Jean-Louis Borloo de rester au gouvernement en lui proposant de poursuivre à son poste ou au ministères des Affaires étrangères ou à celui de la Justice, ce que Jean-Louis Borloo refuse par communiqué, tout en souhaitant bonne chance au nouveau gouvernement.

Député et président de l'Union des démocrates et indépendants

Au lendemain de la formation du troisième gouvernement Fillon, il rassemble à l'Assemblée nationale les centristes, les libéraux et les radicaux de la majorité présidentielle. À l'issue de cette réunion, il se voit conférer l'animation d'une « coordination politique des partis centristes » pour mieux peser face à la majorité. Néanmoins, le Nouveau Centre d'Hervé Morin et le Mouvement démocrate de François Bayrou réclament son départ de l'UMP comme préalable à une alliance centriste en vue d'une candidature commune en 2012. Il retrouve son siège de député de la 21e circonscription du Nord le 14 décembre 2010.

Le 7 avril 2011, il annonce dans l'émission À vous de juger, la création d'une « alliance républicaine, écologiste et sociale » qui regrouperait « avant l'été » plusieurs formations politiques du centre droit (Parti radical, Nouveau Centre) et du centre gauche (La Gauche moderne). Cette formation se positionnerait comme une « alternative au PS et à l'UMP ». Sa création conduit le Parti radical à quitter l'UMP. Alors qu'il est pressenti pour être le candidat de l'Alliance à l'élection présidentielle de 2012 et qu'il est crédité de 5 % à 10 % d'intentions de vote dans les sondages, il renonce à se présenter le 2 octobre 2011. Il apporte son soutien à Nicolas Sarkozy en mars 2012.

Le Parti radical n'étant plus lié à l'UMP et donc aux accords permettant le financement du parti, il reconstitue le budget du Parti radical grâce à de nouvelles alliances politiques, tout particulièrement avec une partie des membres du Nouveau Centre opposés à Hervé Morin et emmenés par Jean-Christophe Lagarde. C'est ainsi qu'est constituée le 11 avril 2012, dans la perspective des élections législatives du mois de juin, l'Union des radicaux, centristes, indépendants et démocrates (URCID),.

Jean-Louis Borloo est réélu député de la 21e circonscription du Nord lors du second tour le 17 juin 2012, avec 55,83 % des suffrages exprimés face à son adversaire du Front de gauche, le maire PCF de Marly Fabien Thiémé. Il s'impose alors comme le nouveau chef de file du centre droit en annonçant la constitution d'un groupe parlementaire, baptisé Union des démocrates et indépendants (UDI), dont il est élu président le 19 juin 2012.

Le 18 septembre 2012, il lance un parti de centre droit portant le même nom que son groupe parlementaire, l'Union des démocrates et indépendants (UDI), qui fédère sept formations politiques. Le 5 novembre 2013, Jean-Louis Borloo, président de l'UDI, signe avec François Bayrou, président du MoDem, une charte qui unit leurs deux partis au sein d'une plate-forme politique commune, L'Alternative, avec l'ambition de conduire des listes communes aux élections nationales, européennes et régionales ainsi que d'organiser une primaire commune aux partis centristes en vue de l'élection présidentielle de 2017.

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