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Najat Vallaud-Belkacem

Famille, études, débuts professionnels

Deuxième d'une famille de sept enfants, Najat Belkacem naît en 1977 à Beni Chiker, village marocain proche de Nador, dans le Rif. Najat Belkacem est d'ascendance marocaine et espagnole par ses grands-parents.

En 1982, avec sa mère et sa sœur aînée, elle rejoint dans le cadre d'un regroupement familial son père, ouvrier dans le bâtiment immigré en France ; elle grandit à Abbeville puis à Amiens où elle suit des études primaires avant d'entrer au collège César-Franck, dans les quartiers nord de la ville.

En 1995, élève au lycée Delambre d'Amiens, elle obtient son baccalauréat économique et social. À l'âge de 18 ans, elle est naturalisée ; elle a les nationalités française et marocaine.

En 2000, elle devient diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, après avoir obtenu une licence en droit à l'université de Picardie à Amiens. Elle échoue à deux reprises au concours de l'ENA. C'est aussi à Sciences Po qu'elle rencontre Boris Vallaud, avec qui elle se marie le 27 août 2005. Ils sont parents de jumeaux (garçon/fille), Louis-Adel et Nour-Chloé, nés en 2008,. Boris Vallaud a été directeur général des services du conseil général de Saône-et-Loire, directeur de cabinet du ministre Arnaud Montebourg et il est, depuis 2014, secrétaire général adjoint de la présidence de la République.

Najat Belkacem commence sa vie professionnelle en étant juriste dans un cabinet parisien d'avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation pendant trois ans.

Carrière politique

Najat Belkacem entre au Parti socialiste après le 21 avril 2002 et rejoint, en tant que chargée de mission, en janvier 2003 l'équipe de Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, en menant dans le cadre de la politique municipale des actions pour renforcer la démocratie de proximité, la lutte contre les discriminations, la promotion des droits des citoyens ou leur accès à l’emploi et au logement.

Élue en mars 2004 conseillère régionale Rhône-Alpes sur la liste de Jean-Jack Queyranne, elle est présidente de la commission culture. Elle démissionne en juin 2008.

En 2005, elle devient conseillère nationale au Parti socialiste. Au cours des années 2005 et 2006, elle participe à plusieurs reprises comme chroniqueuse à l'émission culturelle C'est tout vu ! sur TLM aux côtés de Stéphane Cayrol en abordant principalement l'actualité littéraire.

En 2006, elle est sélectionnée pour faire partie des Young leaders de la Fondation franco-américaine.

Après avoir été assistante parlementaire de Béatrice Marre (Oise) pendant un an, elle devient, le 22 février 2007, la troisième porte-parole de Ségolène Royal, candidate à l'élection présidentielle de 2007 aux côtés de Vincent Peillon et d'Arnaud Montebourg.

Candidate du Parti socialiste aux élections législatives de juin 2007 dans la quatrième circonscription du Rhône, elle échoue au 2e tour face à l'ancien Garde des Sceaux Dominique Perben sur un score de 43 %.

En décembre 2007, elle est élue « Lyonnaise de l'année » par le magazine Lyon Capitale en compagnie du footballeur Karim Benzema. Ce même mois, elle est nommée membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger par le roi Mohammed VI. Fin avril 2012, interpellée par Valérie Debord, déléguée adjointe de l'UMP, elle précise avoir quitté cette instance en décembre 2011. Néanmoins, en septembre 2014, son nom apparait sur le site du CCME en tant que membre du groupe de travail Approche genre et nouvelles générations.

En mars 2008, elle est élue conseillère générale du Rhône lors des élections cantonales avec 58,52 % des voix au second tour, sous les couleurs du Parti socialiste dans le canton de Lyon-XIII-Montchat, le faisant basculer à gauche. Elle est élue conseillère municipale sur la liste d'Union de la gauche conduite par Gérard Collomb lors des élections municipales à Lyon. Gérard Collomb la choisit alors comme 6e adjointe au maire de Lyon chargée des grands événements, de la jeunesse et de la vie associative, et elle est également désignée conseillère communautaire à la communauté urbaine de Lyon. Elle quitte alors la vice-présidence de la région Rhône-Alpes.

Depuis mars 2010, elle assure auprès des élèves de master « affaires publiques » de Sciences-po Paris un enseignement d’ouverture, consacré à la prospective en politique.

Lors de la candidature de Ségolène Royal à la primaire présidentielle socialiste de 2011, elle est de nouveau promue porte-parole aux côtés de Delphine Batho et Guillaume Garot. Elle forme avec eux la « garde rapprochée » de Ségolène Royal.

François Hollande, après sa victoire à la primaire présidentielle socialiste de 2011 et sa désignation comme candidat du Parti socialiste et du Parti radical de gauche à la présidentielle de 2012, nomme, le 16 novembre 2011, Najat Vallaud-Belkacem porte-parole pour cette campagne présidentielle.

Parallèlement à son rôle de porte-parole pour la présidentielle, elle est candidate pour les élections législatives de 2012 dans la quatrième circonscription du Rhône. Une circonscription historiquement de droite, avec Dominique Perben comme député et dans laquelle elle s'était déjà présentée en 2007. Bien que la Commission électorale du Parti socialiste lui ait proposé une circonscription « plus gagnable », elle préfère rester dans cette circonscription.

Le 16 mai 2012, Najat Vallaud-Belkacem est nommée ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault. Elle annonce le lendemain le retrait de sa candidature aux élections législatives dans la 4e circonscription du Rhône après que Jean-Marc Ayrault a déclaré que les ministres battus aux législatives devront quitter le gouvernement. Elle démissionne de son poste de 5e adjointe au maire de Lyon, Gérard Collomb en mai 2012 (et est remplacée par Anne Brugnera) mais reste conseillère municipale.

Le 4 février 2013, elle démissionne de ses mandats de conseillère municipale de Lyon et de conseillère communautaire du Grand Lyon, tout en restant conseillère générale du Rhône jusqu’aux élections départementales de 2015 auxquelles elle ne se représente pas. Elle devient ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports le 31 mars 2014 à l’occasion du remaniement qui conduira à la création du gouvernement Valls 1, puis ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche le 25 août 2014 (gouvernement Valls 2).

Ministre des Droits des femmes, porte-parole du gouvernement

Le 16 mai 2012, Najat Vallaud-Belkacem est nommée ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault (gouvernements Ayrault 1 et 2). Elle est la benjamine du gouvernement.

Son directeur de cabinet est Étienne Grass.

Le ministère des Droits des femmes redevient un ministère de plein exercice pour la première fois depuis 1986.

Najat Vallaud-Belkacem annonce sa volonté de faire émerger une « troisième génération de droits des femmes », après la première génération des droits politiques et la seconde génération de l'égalité économique.

Elle a notamment engagé les chantiers de la parité dans les instances dirigeantes des entreprises, de la parité dans les fédérations sportives, de la lutte contre le temps partiel fragmenté et de la réduction des stéréotypes sexistes dans les programmes scolaires.

Fin 2012, Najat Vallaud-Belkacem est désignée révélation politique de l'année par un jury que réunit l'annuaire politique Le Trombinoscope.

Le 4 janvier 2013, elle crée le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, présidé par l’ancienne députée Danielle Bousquet et qui compte parmi ses membres l’ancienne ministre UMP Roselyne Bachelot.

Lors de sa première année en tant que porte-parole du gouvernement, elle met en place un exercice « nouveau et original », de pédagogie et de confrontation avec les citoyens : les porte-parolats décentralisés bientôt suivis des porte-parolats numériques. Elle répond ainsi en direct, en région ou sur internet tous les mois aux questions des citoyens.

Ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports

Le 2 avril 2014, elle est nommée ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement Valls I.

En juillet 2014, en deuxième lecture, le projet de loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes qu'elle a porté en tant que ministre, est adopté. La loi est symboliquement promulguée le 4 août 2014, en référence à la Nuit du 4 août 1789.

Le 17 juin 2014, Najat Vallaud-Belkacem dévoile la nouvelle géographie prioritaire de la politique de la Ville. Elle définit, pour la première fois selon un critère objectif, le revenu des habitants, les 1300 quartiers prioritaires répartis sur 700 communes – dont 100 nouvelles –, qui pourront bénéficier des crédits de la politique de la ville. Cette géographie révèle une nouvelle carte de la pauvreté, loin d'être cantonnée aux banlieues des grandes villes mais qui inclut des villes moyennes et des territoires ruraux. Les nouveaux contrats de ville ont vocation à promouvoir la mixité sociale : les priorités sont le développement économique des quartiers, le soutien à l’emploi des jeunes et l’amélioration de la qualité de vie.

Chargée de la priorité donnée à la jeunesse, Najat Vallaud-Belkacem annonce le 11 juillet 2014 une augmentation de 100 millions sur trois ans du budget du service civique, dans le but d’atteindre l’objectif fixé par le président de la République de 100 000 jeunes accueillis chaque année jusqu’à 2017.

Najat Vallaud-Belkacem met en oeuvre la garantie jeunes, dispositif destiné aux 18-25 ans en situation de grande précarité. L'objectif est d'atteindre 100 000 jeunes bénéficiaires d'ici fin 2017.

Ministre de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Le 26 août 2014, Najat Vallaud-Belkacem est nommée ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement Valls II et devient ainsi la première femme de l'histoire de la République à être nommée ministre de l’Éducation nationale. La nouvelle ministre, à peine investie dans ses fonctions, est la cible de journaux, de la droite radicale et de l'extrême droite. Les violentes critiques, s'accompagnent, sur les réseaux sociaux, d'attaques au sujet de ses origines et de la publication d'une fausse carte d'identité qui colporte une rumeur autour de son patronyme. Dans le même temps, un sondage classe Najat Vallaud-Belkacem comme la deuxième personnalité politique préférée des Français, avec 43 % d’opinions positives, juste derrière Alain Juppé, pendant que François Hollande et Manuel Valls atteignent une cote d'impopularité sans précédent,.

À la suite de la démission pour raisons de santé de la secrétaire d’État chargée de l'enseignement supérieur Geneviève Fioraso, elle assume ses fonctions du 6 avril au 17 juin 2015, date à laquelle la fonction est reprise par Thierry Mandon.

La première réforme conduite par Najat Vallaud-Belkacem, en décembre 2014, est celle de la carte de l’éducation prioritaire, refondée selon de nouveaux critères pour réduire les inégalités sociales. Après les attentats de janvier 2015, Najat Vallaud-Belkacem lance une « grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » au cours de laquelle elle consulte l’ensemble de la communauté éducative, anciens ministres de l’Éducation compris,. Cette « mobilisation » vise à renforcer dans le durée la capacité de l’école à transmettre les valeurs de la République. C’est dans ce cadre que Najat Vallaud-Belkacem décide de créer une Réserve citoyenne de l’Éducation nationale.

Najat Vallaud-Belkacem présente en avril 2015 un projet de réforme de l'enseignement au collège qui introduit notamment d’avantage d’accompagnement personnalisé des élèves, d’autonomie laissée aux équipes pédagogiques, ainsi que des enseignements pratiques croisant plusieurs disciplines autour de thématiques transversales. A partir de la classe de cinquième, ces modules pratiques occupent trois heures par semaine maximum. En trois ans, les élèves suivront six des huit modules proposés. La deuxième langue vivante sera enseignée dès la classe de cinquième au lieu de la quatrième. L'OCDE porte un jugement positif sur ses principales mesures (ouverture à tous des disciplines réservées à une minorité, encouragement du travail en équipe et suivi personnalisé) pour réduire le chiffre de 20 % de jeunes en échec scolaire, la ministre commentant « Il y a cette idée ancrée que la réussite n’a de valeur que par rapport à l’échec des autres. Le défi, c’est de prouver par des études scientifiques qu’au contraire, on a tout intérêt à la réussite de tous. »

L'enseignement laïque du fait religieux sera renforcé. La réforme des programmes donne lieu à une intense polémique mettant en cause la version des programmes d’Histoire soumise à la consultation des enseignants. Analysant les nouveaux programmes d’histoire, Pierre Nora y voit « une forme de culpabilité nationale qui fait la part belle à l’Islam, aux traites négrières, à l’esclavage et qui tend à réinterpréter l’ensemble du développement de l’Occident et de la France à travers le prisme du colonialisme et de ses crimes ». Toutefois, la civilisation islamique était déjà de manière obligatoire au programme en cinquième, alors que les nouveaux programmes prévoient l'étude du christianisme en classe de sixième et du rôle de l’Église dans plusieurs cours relatifs à l’histoire de la France. Au-delà de la polémique, le débat oppose, selon les défenseurs de la réforme, les tenants d'un enseignement de l'Histoire sous la forme d'un « roman national » et ceux qui souhaiteraient l'enseignement d'une discipline savante sans cesse renouvelée et ouverte sur le monde actuel,. En réalité, la critique de la réforme, certes pour des motifs différents, rassemble une large partie de la droite mais également des parlementaires et historiens de gauche ainsi que des syndicats. Après avoir réunis les protagonistes du débat et avoir consulté les enseignants, Najat Vallaud-Belkacem adopte une version définitive des programmes en septembre 2015.

Sur les questions laïques, elle autorise la participation des mères voilées lors des sorties scolaires dès lors qu'elles n'ont pas d’attitude prosélyte : « Le principe, c'est que, dès lors que les mamans ne sont pas soumises à la neutralité religieuse (…), l'acceptation de leur présence aux sorties scolaires doit être la règle et le refus l'exception ». Suivant ce même principe, elle soutient la direction d'un collège des Ardennes qui avait temporairement interdit de cours une élève venue en cours avec une jupe longue assimilée à un signe religieux ostentatoire. Elle déclare que « l'équipe pédagogique a fait preuve de discernement pour juger du caractère prosélyte, ou pas, non pas de la tenue mais de l'attitude de l'élève ».

Voulu initialement par Vincent Peillon sous le nom de « morale laïque », l'enseignement moral et civique (EMC) est introduit à la rentrée de septembre 2015 et non en septembre 2016, les attentats de janvier 2015 ayant renforcé sa pertinence. L'EMC bénéficie dorénavant, du CP à la terminale, d’horaires propres uniquement consacrés à cette matière, à raison d’une heure par semaine au primaire et deux heures par mois dans le secondaire.

Après la réforme du collège et celle des programmes, Najat Vallaud-Belkacem conduit la réforme de l'évaluation dont l’objectif est de renforcer l’apprentissage des savoirs fondamentaux et l’évaluation de la progression des élèves dans l’acquisition de ces fondamentaux. Ainsi le décret instituant les nouvelles modalités d'évaluation des acquis scolaires au primaire et au collège parait le 3 janvier 2016 et précise que celles-ci doivent « privilégier une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant les initiatives et compréhensible par les familles ».

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