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Christine Lagarde

Jeunesse, études et famille

Elle est née le 1er janvier 1956, dans le 9e arrondissement de Paris. Son père, Robert Lallouette, et sa mère, Nicole Carre, sont respectivement universitaire et enseignante, agrégée de lettres classiques. Elle est l'aînée de quatre enfants, dont trois garçons : Luc, Rémi et Olivier (lequel est baryton),.

Elle passe son enfance au Havre, où elle reçoit une éducation catholique. Elle étudie au lycée François-Ier puis au lycée Claude-Monet du Havre. Pratiquant la natation synchronisée, elle intègre l'équipe de France et remporte une médaille de bronze au championnat national à l'âge de 15 ans. Après le décès de son père, alors qu'elle a 16 ans, sa mère doit élever seule ses quatre enfants.

Après son baccalauréat, obtenu en 1974, elle obtient une bourse et décide de partir une première fois pour un an aux États-Unis grâce à l'association AFS. Elle y suit des cours, est diplômée du lycée Holton-Arms School à Bethesda (Maryland), et effectue un stage au Capitole en tant qu'assistante parlementaire de William S. Cohen, représentant du Parti républicain du Maine, devenu ensuite secrétaire à la Défense de Bill Clinton.

De retour en France, elle est diplômée de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, dont elle préside le conseil d'administration de 2010 à 2015. Elle prépare ensuite le concours d'entrée à l'École nationale d'administration (ENA), auquel elle échoue. Elle obtient finalement deux maîtrises (anglais et droit des affaires) et un diplôme d'études supérieures spécialisées de droit social à l'université Paris X-Nanterre.

Divorcée de Wilfried Lagarde, elle est la mère de deux enfants : Pierre-Henri Lagarde (né en 1986) et Thomas Lagarde (né en 1988). Depuis fin 2006, son compagnon est Xavier Giocanti, homme d'affaires marseillais proche de l'UMP locale.

Carrière d'avocate d'affaires

En 1981, après ses études, elle est avocate au barreau de Paris, et rejoint le département de droit social du bureau parisien du cabinet d'avocats d'affaires Baker & McKenzie, un des premiers cabinets d'avocats mondiaux (4 600 collaborateurs dans 35 pays), dont elle gravit tous les échelons en 25 ans de carrière : associée du bureau parisien en 1987, associée gérante en 1991, membre du comité exécutif mondial à Chicago en 1995 et enfin présidente de ce comité en 1999. Première femme à ce poste, elle est alors à la tête d'un des plus grands cabinets du monde et est classée, en 2002, 5e femme d'affaires européenne par le Wall Street Journal Europe. Sous sa présidence, Baker & McKenzie augmente son chiffre d'affaires de 50 % pour clôturer l'exercice 2004 à 1 228 millions de dollars. De 2004 à 2005, elle est présidente du comité stratégique mondial de Baker & McKenzie.

Parallèlement, de 1995 à 2002, elle est membre du cercle de réflexion Center for Strategic and International Studies (CSIS), au sein duquel elle copréside avec Zbigniew Brzeziński la commission Action États-Unis-UE-Pologne et suit plus particulièrement le groupe de travail Industries de défense États-Unis-Pologne (1995-2002) et les questions liées à la libéralisation des échanges polonais. Jacques Chirac, président de la République, la nomme au grade de chevalier de la Légion d'honneur en juillet 2000. Elle devient, trois ans plus tard, membre de la Commission pour l'élargissement de la communauté euro-atlantique. Elle entre ensuite, en avril 2005, au conseil de surveillance de la multinationale néerlandaise ING, une institution financière internationale de bancassurance,,.

Carrière politique

Remarquée par Jean-Pierre Raffarin, Christine Lagarde quitte les États-Unis en 2005 pour entamer une carrière politique en France.

Ministre déléguée au Commerce extérieur

Alors peu connue de l'opinion publique, elle est nommée ministre déléguée au Commerce extérieur du gouvernement Dominique de Villepin le 2 juin 2005. Deux jours après sa nomination, elle déclare qu'il est nécessaire de réformer le code du travail français, selon elle « compliqué, lourd et constituant un frein à l'embauche », ce qui lui vaut un rappel à l'ordre du Premier ministre Dominique de Villepin. Elle avait tenu ses propos sur la base de son expérience d'avocate puisque c'est elle qui a créé et développé le département de droit social de son cabinet d'avocats à Paris.

Ministre de l'Agriculture et de la Pêche

Du 18 mai au 18 juin 2007, à la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, elle est ministre de l'Agriculture et de la Pêche du premier gouvernement François Fillon.

Ministre de l'Économie

Lors du changement de gouvernement qui fait suite aux élections législatives, elle est nommée, le 19 juin 2007, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi. Elle remplace à ce poste Jean-Louis Borloo qui, après l'échec d'Alain Juppé aux législatives, devient ministre d'État, ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables. Christine Lagarde est la première femme à occuper ce poste ministériel, aussi bien en France que dans tous les pays du G8. Deux secrétaires d'État sont alors rattachés à ce ministère : Luc Chatel (Tourisme), et Hervé Novelli (Entreprises et Commerce extérieur). Lors du remaniement du 18 mars 2008, ces derniers voient leurs responsabilités modifiées et sont remplacés par deux autres secrétaires d'État, Laurent Wauquiez (Emploi) et Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur), ancienne présidente de la SNCF ; le titre officiel du ministère est également modifié à l'occasion de ce remaniement, devenant le « ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi ».

La lettre de mission adressée par le président Nicolas Sarkozy, le 11 juillet 2007, lui demande de mettre en place des réformes économiques, entre autres pour « rendre le travail payant ». Elle fait notamment voter deux lois majeures : la loi TEPA, qui défiscalise les heures supplémentaires et allège les droits de succession, et la loi de modernisation de l'économie (LME), qui vise à encourager les entrepreneurs tout au long de leur parcours, à relancer la concurrence, à renforcer l'attractivité du territoire et à améliorer le financement de l'économie. Christine Lagarde défend également le projet de loi fusionnant l'ANPE et les Assédic au sein de Pôle emploi. Elle mène par ailleurs à bien la réforme du crédit à la consommation dans le but de limiter le surendettement des ménages.

Les médias relèvent quelques « gaffes » à ses débuts à Bercy. Le 20 août 2007, juste avant le début de la crise des subprimes et un an avant la faillite de Lehman Brothers, elle déclare penser « que le gros de la crise est derrière nous ». Son annonce d'un « plan de rigueur », quelques jours plus tard, contraint François Fillon à intervenir pour clore la polémique. Face à la montée des prix de l'essence, elle préconise, en novembre 2007, de changer les comportements et modes de consommation en utilisant par exemple le vélo, ce qui lui vaudra quelques critiques,.

Figurant en deuxième position sur la liste UMP conduite par Jean-Marie Cavada aux élections municipales de 2008 dans le 12e arrondissement de Paris, elle siège dans l'opposition au conseil d'arrondissement et au Conseil de Paris, à la suite de la victoire de la liste de gauche.

Après avoir été classée trentième femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes en 2006, Christine Lagarde occupe, l'année suivante, la douzième position au niveau mondial, la troisième en Europe et la deuxième en France (derrière Michèle Alliot-Marie). En 2009, elle est désignée par le Financial Times comme étant le meilleur ministre des Finances de la zone euro. La même année, le magazine Time la cite parmi sa liste annuelle des 100 personnes les plus influentes au monde, de même qu'en 2010.

À l'été 2010, elle est présentée par la presse comme possible successeur de François Fillon au poste de Premier ministre. Alors que plusieurs sondages indiquent que les Français, et en particulier les sympathisants UMP, accueillent favorablement cette idée,, elle ne s'estime pas prête pour occuper cette fonction, affirmant sa volonté d'« aller jusqu'au bout du G20 » en gardant le ministère de l'Économie. François Fillon est finalement reconduit le 14 novembre 2010 et, lors de la formation de son troisième gouvernement, elle conserve son portefeuille ministériel, retrouvant l'attribution des Finances mais perdant la responsabilité de l'Emploi au profit du nouveau ministre du Travail, Xavier Bertrand. Par la suite, elle reste l'une des personnalités politiques préférées des Français.

Le 29 juin 2011, lendemain de sa désignation à la direction générale au FMI, elle quitte ses fonctions ministérielles après avoir reçu une standing ovation de la part des députés de droite lors des questions au gouvernement. François Baroin, ministre du Budget, lui succède. Restée quatre ans sans interruption à la tête du ministère de l'Économie, elle a notamment participé à de nombreuses négociations internationales (environ une cinquantaine dans le cadre de l'Eurogroupe et du Conseil pour les affaires économiques et financières, de huit au G8 finances et au G20…) visant principalement à garantir la stabilité du secteur bancaire en pleine crise financière, puis de l'euro lors de la crise de la dette publique grecque.

Directrice générale du Fonds monétaire international

Dominique Strauss-Kahn, accusé d'agression sexuelle à New York, démissionne de son poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI) le 18 mai 2011. Christine Lagarde, qui annonce sa candidature le 25 mai suivant, est alors pressentie pour lui succéder. Lors du sommet du G8 en 2011, elle reçoit le soutien des pays européens et l'appui tacite des États-Unis et de la Russie. Elle effectue ensuite une tournée mondiale dans les pays émergents et promet à ces derniers une meilleure représentation au sein de l'institution internationale,.

Le 28 juin 2011, elle est désignée, par consensus, directrice générale du FMI par son conseil d'administration. Son expérience, sa capacité de travail et sa réputation de femme compétente lui ont permis d'acquérir une notoriété à l'échelle planétaire et ont contribué à sa désignation à la tête du FMI. Sa parfaite maîtrise de l'anglais a également été considérée comme un facteur de succès.

Elle devient officiellement directrice générale du FMI le 5 juillet 2011, pour un mandat de cinq ans. Elle est la première femme, hors périodes de direction intérimaire, à occuper ce poste. Christine Lagarde prend ses fonctions dans un contexte particulièrement difficile pour la zone euro, dont la stabilité financière est menacée par son niveau de dette publique. C'est en particulier le cas de la Grèce, qui, malgré un plan d'aide de 110 milliards d'euros mis en place en mai 2010 et le vote d'un important plan d'austérité, voit régulièrement sa note financière abaissée par les agences de notation, ce qui peut avoir de graves conséquences sur l'économie européenne.

Elle participe à la réunion de l'Eurogroupe du 21 juillet 2011 qui définit un second plan d'aide de 158 milliards d'euros à la Grèce, dans le but d'alléger le poids du stock de dettes et de ses intérêts. Ce programme prévoit la contribution du secteur financier privé et le soutien à hauteur de 109 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI. Christine Lagarde salue à l'issue du sommet « le soutien important à la croissance et à la stabilité financière » des chefs d'État et de gouvernement de la zone euro et des institutions financières.

Après avoir appelé, le 10 juillet 2011, à la reprise des négociations entre les démocrates et les républicains en vue de relever le plafond légal de la dette publique américaine, Christine Lagarde intervient de nouveau dans le débat politique américain à la fin du mois de juillet 2011, faisant part de sa préoccupation quant aux conséquences sur l'économie mondiale d'un éventuel défaut de paiement ou d'un abaissement de la note des États-Unis et réclamant une solution rapide et moins d'affrontements politiques, plus de logique économique dans les débats budgétaires,.

À la suite de la dégradation de la note des États-Unis par l'agence Standard & Poor's et la baisse des bourses mondiales, Christine Lagarde, dans une tribune publiée le 15 août 2011 sur le site internet du Financial Times, appelle les États, et en particulier les « économies avancées », à ne pas tuer la croissance en luttant de manière excessive contre la dette. Pour elle, il ne faut pas laisser « le coup de frein budgétaire bloquer la reprise mondiale », le rééquilibrage budgétaire devant « résoudre une équation délicate en n'étant ni trop rapide ni trop lent ».

Le 27 août 2011, dans un discours prononcé lors de la rencontre annuelle des banquiers centraux et des économistes à Jackson Hole, elle plaide pour une politique économique de croissance, une politique monétaire souple et une recapitalisation « substantielle » des banques européennes, en utilisant avant tout des fonds privés, afin que celles-ci soient « suffisamment solides pour faire face aux risques que représentent les dettes publiques et la faiblesse de la croissance ». Ce dernier point fait l'objet de critiques, notamment de la part du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer,.

Dans un entretien accordé au Guardian, le 25 mai 2012, elle estime que « les Grecs devraient commencer par s'entraider collectivement » en « payant tous leurs impôts », et déclare « penser davantage » à la condition des enfants du Niger ; ces propos suscitent une polémique,,. En 2015, après des négociations difficiles entre la Grèce et troïka ayant manqué de peu d'aboutir à une sortie de la Grèce de la zone euro, Christine Lagarde considère, qu'en plus de la poursuite de réformes structurelles en Grèce, une restructuration de la dette du pays (allongement des échéances et de la période de grâce, réduction des intérêts au maximum) est indispensable à la viabilité d'un nouveau plan d'aide. Christine Lagarde a été reconduite vendredi à la tête du Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau mandat de cinq ans au moment où l'économie mondiale connaît un passage à vide, a annoncé l'institution dans un communiqué. Le magazine américain Forbes la classe 5e dans sa liste des femmes les plus puissantes du monde en 2014. Alors que des médias évoquent l'hypothèse qu'elle soit candidate à l'élection présidentielle française de 2017, elle déclare, lors d'une interview donnée à CNN en janvier 2015, qu'elle n'envisage pas cette possibilité.

En janvier 2016, elle se déclare officiellement candidate à sa succession à la tête du FMI. Seule candidate à sa succession, elle bénéficie de deux succès politiques pour son premier mandat : la reconnaissance du yuan chinois comme monnaie de référence et le lancement d'une réforme du FMI visant à donner plus de poids aux pays émergents. Le 19 février 2016, elle est reconduite, à la tête du Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau mandat de cinq ans « Je suis ravie d’avoir l’opportunité de conduire le FMI en tant que directrice générale pour un second mandat de cinq ans », a-t-elle réagi.

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